La saison post-Mondial semble appartenir aux footballeurs algériens. Ceux qui ont fait vibrer la planète grâce à leur maestria au cours d'une Coupe du monde, au Brésil, pour le moins spectaculaire. La semaine européenne qui vient de s'achever a, en tout cas, apporté, cette confirmation sur le talent inouï de quelques-uns de ces éléments ayant illuminé le ciel brésilien sous le maillot des Verts. Inscrire des buts est un métier à part. Peu de joueurs professionnels peuvent s'enorgueillir d'en disposer de ce «don» réservé aux génies, ceux dont la technicité du geste et l'intelligence du jeu dépassent les normes, et quelques «nuls» au savoir incommensurable quand il s'agit de soulever les filets. L'histoire du football a retenu Gerd Muller, le bombardier allemand à la technique biscornue mais au sens de but aigu. Elle s'est également longuement exprimée sur des baroudeurs et grands manieurs de ballon à l'exemple de Pelé, Maradona et, plus près de nous, Messi ou les deux Ronaldo. C'est à ce monde que plusieurs mondialistes algériens se frottent désormais après leur premier parcours au tournoi du Brésil. Avec une réussite phénoménale poussant la presse occidentale voire mondiale à s'extasier devant leurs récents exploits d'artificiers. L'un d'eux, Yacine Brahimi, n'est qu'occasionnellement exposé à ces «clichés» foncièrement réservés aux goleadors. Lui, c'est le puriste, l'inimitable dribleur. Mercredi passé, au Dragao de Porto, l'international algérien en a fourni la preuve supplémentaire qu'un footballeur doué peut tout accomplir sur un terrain, l'espace d'un match, d'une compétition. Et pour sa première épreuve en phase des poules de la Champions League d'Europe, Brahimi, déjà buteur et passeur durant le «barrage» contre Lille le mois dernier, a fait, devant les modestes Biélorusses de Bate Borisov, la démonstration de son potentiel offensif en inscrivant un historique triplé. Des réalisations qu'il ne doit à personne sinon à son immense savoir de dribleur doublé d'un adroit frappeur. La standing-ovation que lui a réservé le public du Dragao, à sa sortie du terrain, témoigne de la grande estime des fans portistas envers le digne héritier de Rabah Madjer, inoubliable icône sur le ciel «Bleu et Blanc» de Porto. Et encore, l'auteur de la talonnade de Vienne n'a jamais réussi à inscrire un triplé lors d'un match de la ligue des champions. Madjer, un vrai attaquant qui pouvait également évoluer en meneur, reconnait fièrement, hier sur les colonnes de Compétition, que «la succession au FC Porto est (désormais) assurée.» Hier, les sites spécialisés se gargarisaient sur l'exploit de l'Algérien en relevant le rôle prépondérant de Brahimi dans le succès de Porto en Ligue des champions, lequel est intervenu un an et 210 jours après la dernière victoire signée par l'équipe portugaise face à Malaga (19 février 2013). Soudani prend goût Le festival de Brahimi qui avait soulevé les réactions des médias et dans les réseaux sociaux n'était pas encore suffisamment commenté qu'un autre algérien, Soudani, est venu rappeler au monde qu'il fait partie des buteurs attitrés de l'Europa League. Jeudi soir, contre les Roumains de l'AS Astra, le Dynamo Zagreb a tonné (5-1) grâce notamment à un hat-trick de son Algérien Hilal Soudani. Un triplé qui a fini par décourager l'équipe roumaine incapable de museler l'attaquant des Verts auteur de deux réalisations de la tête puis d'une troisième banderille du pied droit digne des chasseurs de buts anglais. L'ancien attaquant de Guimarães qui a disputé l'intégralité du match affiche depuis le début de la saison une forme internationale. Cela s'est traduit par ses belles prestations et ses nombreux buts en championnat et dans les épreuves continentales. Le Dynamo Zagreb qui l'a recruté durant l'été 2013 semble peu enclin à le laisser partir ailleurs malgré les sollicitations des clubs français, espagnols et anglais. Cet hiver pourrait être propice au transfert de l'attaquant algérien annoncé en Ligue 1 française mais surtout du côté de la Liga espagnole. Ces dernières performances ont de quoi, en effet, affoler les compteurs et faire bouger les «frigides» recruteurs européens.