La politique de subvention se poursuivra, indique le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, hostile à tout «pessimisme» concernant les revenus pétroliers du pays. N'écoutez pas les oiseaux de mauvais augure. C'est l'appel que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a ouvert jeudi dernier les travaux de la 17e rencontre tripartite (gouvernement-syndicat-patronat) a lancé à l'adresse de l'establishment économique et par-delà à l'opinion publique. Selon le responsable de l'exécutif, les craintes exprimées ici et là quant à la situation financière du pays, dans la mesure où les revenus du pays dépendent des hydrocarbures, sont infondées. «Il ne faut pas qu'on nous effraye», dira-t-il, dans la mesure où les prix du pétrole baissent, et même s'ils diminuent à 70 dollars, note-t-il. Voire, il rassurera sur la capacité de l'Algérie à mettre en œuvre le prochain programme d'investissements (2015-2019) visant notamment une croissance économique de 7%, soit à amorcer son décollage économique, diversifier son économie et réussir la transition économique incontournable. Ainsi, Abdelmalek Sellal considère que la mise en exploitation des nouveaux gisements contribuera à l'augmentation de la production pétrolière dès 2015-2016, générant par conséquent des revenus à même de contribuer au financement domestique, à l'investissement. Récusant toute «critique destructive» mais soucieux de mettre en avant l'«optimisme», le Premier ministre affirme que l'Algérie «ne se dirige pas vers des horizons inconnus». A contrario, «le cap est ferme», assure-t-il. En ce sens, il argue d'un travail de «veille», d'une démarche d'«anticipation» sur le moyen terme qui a été effectuée avec la collaboration d'experts nationaux mais aussi étrangers, d'«indicateurs macroéconomiques que nous maîtrisons» et du choix «réaliste» de «l'hypothèse optimiste parmi trois hypothèses» relatives aux évolutions des cours du pétrole. «Nous sommes très pessimistes dans l'analyse mais optimistes dans l'action», dira le Premier ministre. Ainsi, les moyens d'action ont été «évalués» et existent pour concrétiser ce programme d'investissement, déclare Abdelmalek Sellal. Qu'il s'agisse de la poursuite des investissements destinés au développement des infrastructures de base, la création d'une économie innovante et basée sur le savoir et la connaissance, l'émergence de start-up créées par des universitaires diplômés, ou de la poursuite des engagements sociaux. A ce propos, le Premier ministre qui réfute toute propension au «libéralisme débridé», tout retour en arrière, relèvera que les transferts sociaux qui représentent près de 30% ou le tiers du produit intérieur brut (PIB), soit 60 milliards de dollars annuellement, ainsi que les «subventions indirectes» liées à l'énergie, les carburants et l'eau et consenties aux producteurs nationaux, seront maintenues. Et cela même si l'appréciation du Fonds monétaire international (FMI) est assez divergente à ce propos, l'instance financière appelant à limiter ces subventions aux couches réellement vulnérables. Ce que le Premier ministre considère comme inopportun. Et ce dans la mesure où la répartition des richesses «doit être équitable» entre les citoyens, relèvera-t-il, avançant ainsi que la politique de subvention des produits de large consommation sera maintenue. A charge également de développer la transition énergétique, précise Abdelmalek Sellal qui relève des signes probants à ce titre tout en assurant que la valorisation des ressources conventionnelles et non conventionnelles est de mise. Le nouveau programme quinquennal adopté avant la fin 2014 Le nouveau programme d'investissements publics pour la période 2015-2019 et pour lequel une enveloppe de l'ordre de 280 milliards de dollars est allouée, devrait être soumis au Conseil des ministres avant la fin de l'année. C'est ce que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a indiqué jeudi dernier lors de la réunion tripartite. Certes, l'impulsion de ce programme qui vise notamment à générer une croissance économique de 7% à l'horizon 2019 avait été entérinée lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, tenue fin août. Néanmoins, la maturation financière et opérationnelle dudit programme est à l'œuvre et devrait être finalisée à l'occasion de la prochaine réunion de l'exécutif. Ce faisant, la présentation du bilan du programme actuel (2010-2014) dont les résultats semblent positifs, à s'en référer aux quelques données communiquées par le Premier ministre dans le domaine du logement, est attendue dès le début de l'année prochaine, laisse entendre Abdelmalek Sellal.