L'Algérie adhérera à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a assuré le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, jeudi dernier lors de la 17e réunion tripartite gouvernement-syndicat-patronat. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) En présence notamment du ministre du Commerce, Amara Benyounès, le Premier ministre a toutefois laissé entendre que le gouvernement n'était pas disposé à adhérer à l'organisation multilatérale, coûte que coûte et rapidement. L'Algérie adhérera à l'OMC «quand vous serez prêts», dira Abdelmalek Sellal aux présidents et dirigeants des organisations patronales et associations professionnelles. En d'autres termes, le responsable de l'exécutif estime que la date de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC (2015, 2016 ou 2017....) importe moins que la capacité des opérateurs économiques nationaux à s'adapter aux conséquences de l'accession à l'organisation mondiale. Des conséquences que d'aucuns, et notamment des experts, la centrale syndicale et le Parti des travailleurs, ont considérées de manière récurrente comme néfastes, exprimant des craintes sur l'économie et la production domestique. Or, le ministre du Commerce n'a eu cesse de stigmatiser les opposants à l'adhésion, s'interrogeant récemment sur le pourquoi de leur «peur» et assurant que l'économie nationale «n'allait pas s'effondrer». Comme il considérait que l'Algérie ne peut rester en marge de la mondialisation, étant le seul pays au monde qui n'est pas encore membre de cette organisation. Or, dans la mesure où «plus nous temporisons, plus les conditions d'adhésion seront difficiles», relevait-il, Amara Benyounès appelait à accélérer le processus d'accession, tout en réfutant tout bradage de l'économie nationale. Or, les approch0es du ministre du Commerce et du Premier ministre semblent divergentes, exprimant des nuances qui démontrent l'absence de vision commune. Cafouillage au sein de l'exécutif ? Pourquoi le huis clos ? La 17e rencontre tripartite (Gouvernement-Syndicat-Patronat) qui s'est tenue jeudi dernier à la Résidence El Mithak, s'est déroulée à huis clos. Invités à écouter le discours d'ouverture du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, les médias ont été invités par la suite à quitter la salle et à attendre la fin des travaux qui ont duré près de cinq heures. Un huis-clos inhabituel dans la mesure où les précédentes tripartites étaient ouvertes à la presse. Un huis-clos également incompréhensible, d'autant que l'ordre du jour ne devait pas susciter de vives divergences et que l'ensemble des participants affichaient une appréciation positive des décisions prises et évoquaient une évaluation positive des recommandations de la 16e tripartite, tenue le 23 février dernier.