Plusieurs condamnations, de tr�s grosses amendes et de lourds r�quisitoires ont �t� prononc�s hier par le tribunal de Sidi-M'hamed, � l'encontre des journalistes qui y comparaissaient pour diffamation et offense au pr�sident de la R�publique. Le harc�lement de la presse demeure. C'est ce qu'on retient des proc�s programm�s ce mardi 14 d�cembre, qui a vu Mohamed Benchicou, pour la �ni�me fois convoqu�, boucler son 6e mois de d�tention � la prison d'El Harrach. Sa�da Azzouz - Alger (Le Soir) -Pour offense au pr�sident de la R�publique, le directeur du journal Le Matin a �t� condamn� hier par le tribunal de Sidi- M'hamed � 6 mois de prison avec sursis et 250 000 DA d'amende. La publication qu'il dirige, suspendue depuis le 23 juillet dernier, a �t� condamn�e � payer une amende de 2 500 000 DA. Ce verdict, mis en d�lib�r� il y a quelques semaines, a �t� prononc� contre Mohamed Benchicou suite � une plainte pour diffamation d�pos�e par le Tr�sor public. Ce dernier avait jug� "outrageante au pr�sident de la R�publique" une s�rie d'articles et de chroniques sign�s par le directeur du Matin et publi� dans son journal entre juillet et ao�t 2003. Pour rappel, les avocats de la d�fense avaient mis l'accent sur cette insolite proc�dure, puisque c'est au minist�re public et non au Tr�sor de mettre en mouvement la justice dans les cas d'"offense" au chef de l'Etat. "Un d�lit" pour lequel comparaissaient hier devant la chambre correctionnelle du tribunal d'Alger, le directeur, les deux chroniqueurs et un journaliste du Soir d'Alg�rie. Lors des plaidoiries de cette affaire pour "diffamation et outrage au pr�sident de la R�publique", les mis en cause ont fait remarquer au tribunal que, contrairement � ce qui est consign� dans le proc�s-verbal de l'instruction, ils n'ont jamais reconnu avoir "diffam�" ou "offens�" le chef de l'Etat. Hakim La�lam, Mohamed Bouhamidi et Kamel Amarni ont clairement expliqu� que leur intention n'�tait pas d'"offenser" ou d'"attaquer" le pr�sident de la R�publique "Si telle �tait mon intention, j'aurais cr�� un parti politique. Ma seule ambition, c'est d'arracher tous les matins un sourire � des Alg�riens qui ont pleur� des larmes et du sang ces 15 derni�res ann�es", a r�torqu� l'animateur de "Pousse avec eux" au juge qui venait de lui demander s'il avait un dernier mot � dire. Kamel Amarni, qui comparaissait pour un papier intitul� "Un second mandat pour la survie de la tribu", a rappel� que le pr�sident de la R�publique �tait un homme public, donc soumis � la critique et qu'"il est du devoir du journaliste de critiquer". Mohamed Bouhamidi, qui, dans une de ses "Bazooka", est revenu sur le scandale des villas du minist�re des Affaires �trang�res, pour rappel scandale r�v�l� par le journal El Khabar,a pr�cis� qu'"il �tait citoyen avant d'�tre journaliste. La Constitution m'autorise, que dis-je, m'oblige � m'inqui�ter du sort du patrimoine national et exiger que toute la v�rit� soit faite sur son �ventuel dilapidation" Fouad Boughnanem qui comparaissait en tant que directeur de la publication, est revenu sur les convictions du journal qu'il dirige : "Nous sommes un journal qui a des convictions, qui les d�fend et qui continuera � les d�fendre". Dans leur plaidoirie les avocats de la d�fense resitueront le contexte dans lequel les "�crits" incrimin�s ont �t�s publi�s : "C'�tait � l'occasion des �lections pr�sidentielles et Abdelaziz Bouteflika �tait candidat". Ils feront �galement valoir le style journalistique, l'humour et la satire. Des arguments qu'ignorera le procureur de la R�publique, qui a requis 6 mois de prison ferme et une amende � l'encontre de chaque journaliste, plus 2 millions 500 000 DA pour la publication. Le verdict est pour le 28 du mois en cours. C'est �galement ce jourl� que le verdict de l'affaire opposant Mohamed Benchicou, Sid-Ahmed Semiane (SAS), Ali Dilem et Ghada Hamrouche au minist�re de la D�fense sera prononc�. Il est reproch� aux journalistes qui ont titill� les g�n�raux des propos jug�s diffamatoires par l'institution militaire. Le procureur demandera comme de coutume six mois de prison ferme. Sentence �galement demand�e pour Ali Ouafek, directeur de Libert�, dont le journal a publi� une information qui faisait �tat d'un stage de formation que le directeur de l'AADL poursuivait au Maroc. Information jug�e diffamatoire par le directeur en question. Pour l'avocat de Kamel Ma�che, rendre publiques ce genre d'information, "c'est diminuer des comp�tences de son client". Le tribunal d'Alger a rendu hier son verdict dans "l'affaire de la BNA". Une photo publi�e par le Soir d'Alg�rie a �t� jug�e "diffamatoire" par un citoyen qui s'est reconnu sur le clich� publi� en une du journal. Le tribunal a condamn� le directeur de la publication � une amende, Nacer Belhadjoudja, directeur de la r�daction, � 2 mois de prison avec sursis et 50 000 DA d'amende. M�me verdict pour Malika Boussouf. Le journal a �t� condamn� � verser � la partie civile 450 000 DA.