Le ministère du Commerce disposait depuis juillet 2013 d'un ancrage juridique lui permettant de réquisitionner des commerçants pour assurer le service minimum durant les jours fériés et fêtes religieuses. Une année après, les commerçants, pourtant sujets à des sanctions «sévères», ne semblent pas prendre au sérieux cette instruction. 240 commerçants n'ont pas respecté le programme des permanences durant l'Aïd El-Kebir, selon le bilan officiel. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) Saâdi Abderrahmane, directeur central au ministère du Commerce qui s'exprimait hier, lors d'une conférence de presse au siège de l'UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens) sur le bilan du programme des permanences, a rappelé que les commerçants contrevenants risquent une amende allant de 30 000 à 200 000 dinars et une fermeture des locaux pour un délai d'un mois. Ceci dans le cas où le contrevenant ne s'acquitte pas d'une amende de 10 millions de centimes auprès du Trésor public. Selon M. Saâdi, les commerçants hors la loi seront convoqués dans une semaine ou deux et la sentence sera prononcée après une étude «au cas par cas». Le commerçant contrevenant doit présenter «une excuse valable» pour «échapper» aux sanctions, souligne le département de Amara Benyounès. Les commerçants ne semblent, cependant, pas plus inquiets que ça. Ils ont visiblement toujours «une excuse valable», d'où peut-être le problème de récidive. Ils sont encore, durant l'Aïd El-Kebir, 240 commerçants sur les 34 000 réquisitionnés pour assurer les permanences, à ne pas répondre au mot d'ordre, selon le dernier bilan officiel. 121 boulangers sur les 5862 concernés par la permanence n'ont pas ouvert. 83 commerçants activant dans l'alimentation générale et fruits et légumes, sur les 19 751 n'ont pas répondu à l'appel. Or, souligne l'intervenant, cette catégorie de commerçants représente plus de 50% sur le nombre total des commerçants existants qui est de 1,5 million. 7 215 activités diverses étaient sur la liste des permanences et 32 n'ont pas répondu présents. Les 407 unités de production réquisitionnées, quant à elles, ont assuré le service à 100%, selon le même bilan. Le représentant du ministère du Commerce, qui reconnaît quelques failles, se justifie par l'existence récente de la démarche. «Nous avons commencé en 2012 sans ancrage juridique mais nous sommes passé de rien au respect partiel», se félicite M. Saâdi.