Les boulangers se sont apparemment mis d'accord sur leurs congés annuels. A peine le mois de Ramadhan écoulé, que ces commerces ont baissé rideau. Résultat : plusieurs boulangers ont quitté leurs fourneaux et la baguette de pain devient une denrée rare pendant ce mois d'août. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) Le ministère du Commerce, à travers ses directions de wilaya, pense avoir réalisé un exploit en imposant un planning de permanences pour les commerçants des produits alimentaires de première nécessité en particulier les boulangers durant les deux fêtes de l'Aïd et les fêtes nationales. Ainsi, selon un bilan du ministère du Commerce, sur les 15 675 commerçants réquisitionnés, 15 348 ont assuré la permanence soit un taux de 98,64% pour les deux jours de l'Aïd dernier. Pour les contrevenants, la réglementation prévoit des sanctions qui consistent en une amende allant de 30 000 à 200 000 dinars et une fermeture administrative pour une durée de trente jours. Cependant, si une réglementation a été mise en place pour gérer le planning de fermeture et d'ouverture de cette activité commerciale pendant les jours fériés, les congés annuels et hebdomadaires, eux, n'obéissent à aucune reglementation. En raison du caractère de leur activité qui appartient aux professions libérales, ces commerçants sont libres de choisir les horaires de fermeture et d'ouverture de leur commerce. Une situation qui fait grincer les dents du consommateur qui, durant ce mois d'août, voit les boulangeries proches de son quartier baisser rideau, parfois en même temps, l'obligeant à se déplacer pour mettre la main sur la fameuse baguette. Ayant assuré le travail pendant tout le mois de juillet, plusieurs boulangers ont préféré, après avoir ramassé leurs recettes du mois de Ramadhan, s'offrir des vacances juste après. Des pancartes sont ainsi placardées sur plusieurs boulangeries et pâtisseries informant qu'ils sont en congé. Sur les 21 000 boulangers existants sur le territoire national, 4 000 sont en congé, selon les chiffres de l'Ugcaa (Union générale des commerçants et artisans algériens). Tahar Boulnouar, porte-parole de l'Ugcaa explique que la majorité des boulangers qui assurent le travail dans la capitale viennent des villes de l'intérieur (environ 70%). «N'ayant pas pu passer les fêtes de l'Aïd auprès de leur familles, les patrons ont été dans l'obligation de donner des jours de repos à leurs salariés juste après», a souligné le porte-parole des commerçants. Selon M. Boulnouar en plus de l'absence d'une main-d'œuvre qualifiée, les boulangers qui souffrent aussi d'une faible marge bénéficiaire en l'wabsence des aides de l'Etat ne peuvent pas recruter du personnel pour assurer l'alternance. Résultat : la boulangerie baisse rideau une fois le boulanger en congé. Entre-temps, acheter sa baguette au mois d'août est toute une histoire.