Le maître du malouf constantinois, Hadj Mohamed-Tahar Fergani, a une nouvelle fois subjugué les mélomanes à l'ouverture du Festival international du malouf à El-Khroub (Constantine).L'auteur de Ghab felk lazhab, accompagné de son fils Mourad et de son petit-fils, a donné libre cours à son talent et épaté le nombreux public que la salle omnisports Smaïl-Sedrati, choisie en raison des travaux de réhabilitation en cours dans les principales salles de Constantine, a eu de la peine à contenir. L'ouverture de cette 8e édition du Festival international du malouf, organisée en présence des autorités de la wilaya de Constantine et de l'ambassadeur du sultanat d'Oman à Alger, a offert l'occasion au cheikh, égal à lui-même, d'interpréter un istikhbar, Sfat Annaouakhis suivi d'un m'saddar, Ya Nass ma iadrouni. Ce fut ensuite le tour d'un autre chantre du malouf, Hamdi Bennani, de faire remonter le temps aux nostalgiques de l'Andalousie heureuse en rendant hommage à la tendresse, à la quiétude, à la joie de vivre, à la sérénité et à la beauté de la nature. Tirant la quintessence de son violon immaculé, Bennani interpréta les principaux morceaux qui font sa notoriété depuis plus de cinquante ans. Ahmed Aouabdia, une autre star montante, a animé la dernière partie de la soirée avec une nouba zidane et un z'djel interprétés sous forme d'extraits dédiés à l'amour, dont Youm idji rfiqi naamallou hadra. La 2e soirée du 8e festival a été marquée, vendredi soir, par une production très remarquée de la troupe El-Farabi de Damas dont les mélodies inspirées du folklore syrien d'Alep ont envoûté les spectateurs. D'emblée, ce groupe a conquis l'assistance, dans la salle omnisports d'El- Khroub, grâce aux performances de son maestro Hussein Sebsabi et aux voix sublimes de sa chorale. Des maouaouil, des ouaslat, des maqamat et des mouachahat, extraits de la poésie arabe ancienne, ont littéralement subjugué et produit beaucoup d'effet sur un public enchanté par les mélodies, mais aussi par la maîtrise des musiciens qui ont tiré la quintessence du oud (luth) et des percussions. En seconde partie de soirée, l'artiste annabi Lakhdar Kesri n'a pas laissé le temps à l'assistance de souffler en accaparant la scène pour interpréter une nouba mezmoum entamée par un bechraf et un b'taïhi intitulés Taïr el qalb outara an ouakri (l'oiseau du cœur qui s'est envolé de mon nid), suivis de quatre insirafs, Sahihane el ouaqt ouanchaqa el qamar, Farakouni ya tarahoum yarjaâoun, Mahboubti akhtarat alhilla oual houlli et Qom yassar lana el qotâan. Un khlas intitulé Moukkabbad el hob a ensuite arraché les applaudissements des spectateurs venus, le plus souvent, en famille. L'association Nedjm Kourtouba de Constantine, lauréate du dernier Festival culturel national du malouf de Constantine, a clôturé la soirée par une nouba raml dédiée au coucher du soleil. 19 artistes et associations du malouf représentant l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, l'Egypte, la Syrie, le Liban, l'Espagne et l'Allemagne participent à cette manifestation culturelle qui se poursuivra jusqu'à demain 14 octobre.