Près de 10 000 cas de cancer de sein sont enregistrés annuellement en Algérie. 3 500 d'entre elles décèdent faute d'un diagnostic précoce. Le plan cancer dont le rapport final sera remis au président Bouteflika vers la fin du mois, selon le professeur Bouzid, chef de service oncologie au CPMC, a d'ailleurs mis l'accent sur le diagnostic précoce. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) Les spécialistes ne cesseront jamais de le rappeler : «Le cancer n'est pas une fatalité s'il est pris en charge à un stade précoce.» Dans ce cas, la femme doit s'inquiéter d'avantage pour effectuer l'autoexamen des seins «autopalpation» pour éviter les drames. Des spécialistes de la santé, réunis hier lors d'une journée scientifique sur le cancer du sein, organisée par l'association «El Fedjr» d'aide aux personnes atteintes de cancer, ont appelé à renforcer la politique de diagnostic précoce. Avons-nous les moyens d'aller vers cette politique ? oui, répond le professeur Bouzid chef de service oncologie au CPMC, à Alger, qui pose plutôt le problème de l'organisation. Selon le professeur Bouzid, «on ne guérit pas du diabète ou de l'asthme mais on peut atteindre un taux de guérison de 100% quand il s'agit d'un cancer». Le professeur appelle les femmes, en particulier celles âgées entre 40 à 75 ans à faire des mammographies chaque trois ans. Selon lui «Lorsqu'on est diagnostiqué à temps, on se débarrasse de la tumeur après une petite chirurgie sans recourir à une ablation des seins». Il a souligné que 10 à 15% des cas de cancers sont génétiques. Dans les cas des prédispositions, dit-il, la femme doit se faire dépister très tôt à l'âge de 25 à 30 ans par l'IRM et non par une mammographie. De son côté, le professeur Boubrit, du CHU de Beni Messous, a souligné que le dépistage et le diagnostic précoce sont deux choses différentes. Le diagnostic s'adresse à une personne avec des symptômes et le dépistage s'adresse à une personne saine, dit-il. Et de préciser que «le radiologue doit au moins avoir effectué 1 500 mammographies par an pour avoir la capacité de faire un diagnostic précoce». D'ailleurs, dit-il, le médecin ne doit pas orienter systématiquement chaque patiente qui souffre d'une douleur pour passer une radio sans passer par un examen profond. «Le médecin doit commencer par un examen clinique et non pas par l'imagerie» a expliqué le professeur qui appelle à la mise en place de centres pilotes de dépistage et au renforcement de la formation. L'Algérie enregistre annuellement 45 000 nouveaux cas de cancers dont 10 000 cas sont des cancers du sein. Le plan cancer 2014-2019 qui doit mettre fin aux nombreux maux dont souffrent les patients atteints du cancer doit démarrer en 2015. Selon le professeur Bouzid, le rapport final est finalisé et doit être remis au président Bouteflika vers la fin du mois en cours. La prévention primaire et secondaire dont le diagnostic précoce, dit-il, sont les points fondamentaux sur lesquels ce plan a mis l'accent.