Par Maâmar Farah [email protected] Alors qu'une coalition occidentale, renforcée par des pays arabes, tente d'arrêter la progression du monstre que tout ce beau monde a créé, en l'occurrence cette nébuleuse terroriste islamiste concoctée dans les laboratoires de la CIA, voilà que s'éclaircit le théâtre de ces conflits préfabriqués et que tombent, l'un après l'autre, les masques. Rappelez-vous du coup génial de la CIA qui a su embarquer le wahhabisme saoudien dans ses schémas machiavéliques en Afghanistan. Le plan, la formation et la logistique étaient américains mais l'argent venait des coffres du royaume. Al Qaïda est une création américaine et elle a été «montée» avec l'aide de princes proches du Palais royal. Ben Laden est un agent de la CIA. Manipulé à son tour, il se trouva à la tête d'une opération au retentissement mondial, l'attaque des tours de Manhattan, et devint l'ennemi public numéro 1 de l'Amérique. Il n'y a d'ailleurs que les crédules qui continuent de croire qu'un groupe d'Arabes novices en matière de pilotage d'avion, puisse détourner quatre aéronefs à partir d'aéroports américains hyper sécurisés et à l'aide de simples... cutters ! On sait maintenant que ce scénario a servi de prétexte à l'invasion de l'Afghanistan et à une présence militaire massive des Etats-Unis dans une région stratégique. L'arrivée de Bush junior va étendre le territoire de l'Empire en allant chercher des poux dans la tête de Saddam. Certains naïfs occidentaux et de chez nous continuent pourtant de croire à la farce de la «démocratie». L'invasion américaine a totalement brisé ce pays et les malheurs successifs qui s'abattent sur l'Irak ne sont que des épisodes de ce long travail de destruction d'une nation, entamé en mars 2003. Toute l'aile réactionnaire et corrompue arabe trouva son compte dans cette œuvre barbare qui n'honore pas l'Amérique : des cowboys sans foi, ni loi, s'attaquant au berceau de la civilisation humaine, voilà ce que l'Histoire retiendra des expéditions du nouvel Empire ! Lorsqu'arrive le tour de la Syrie, les Américains se trouvent coincés car ce pays est appuyé par la Russie, l'Iran et des forces politico-militaires influentes du Liban. En outre, l'ONU – qui a été malmenée lors de l'aventure irakienne — ne pouvait pas être humiliée à chaque fois, d'autant plus que l'équilibre des forces au sein du Conseil de sécurité n'était pas en faveur des Américains (seuls les Britanniques les soutenaient dans leur folie conquérante). C'est le sinistre «printemps arabe», qui s'avéra n'être qu'une démoniaque manipulation sioniste utilisant les sentiments légitimes des peuples et leur détermination à en finir avec les oligarchies régnantes ; c'est donc ce «printemps» glacial qui allait ouvrir les portes de la Syrie aux forces du mal. Comme toujours, quelques opposants nationalistes BCBG, vitrine d'un mouvement d'opposition à caractère laïque, sont présentés comme les têtes pensantes d'une coalition revendiquant le départ du dictateur. Mais très vite, les monstres cachés dans la foule montrent leurs crocs : les islamistes armés s'engouffrent dans la faille et passent très vite aux exactions, aux viols et massacres. Ce régime de la terreur vise à créer chez les forces de sécurité et la population, un mouvement de frayeur collectif qui les fera reculer ! La France ne voit rien venir : l'éviction de Bachar devient l'objectif suprême, sacré, d'une classe politique infestée par les idées sionistes, au point où l'intérêt de la France – peuple et nation- — passe au second plan devant la nécessité de protéger l'Etat sioniste. Comme si El Assad menaçait Tel-Aviv ! Alors, la France déboucle ses coffres et ses magasins d'armement au profit des terroristes qui affluent de partout. L'Etat turc ouvre ses frontières, facilite le transit des djihadistes et met tous ses moyens au profit de la lâche agression d'un Etat souverain, membre des Nations-Unies. Le dollar coule à flots et tout le monde se sucre : Arabie saoudite et Qatar livrent l'argent sans compter. Pour massacrer d'autres Arabes, pour voir le sang arabe couler et contenter ainsi les désirs de leurs maîtres sionistes. Ce sont tous ces Etats, avec la France en tête, qui ont fourni aide, assistance, armes et facilités aux groupes qui ont formé par la suite Daesh ! Qu'on ne vienne pas nous raconter des histoires à dormir debout aujourd'hui que le monstre semble vouloir s'émanciper de ses tuteurs politiques. Les Etats-Unis, avec leurs amis israéliens — n'ont pas agi directement, ni avec la même «naïveté» qu'un Hollande. Ayant une vision géostratégique plus globale, ils savaient que Damas n'est qu'une étape qui mène à Téhéran. Les sionistes ont peur de l'arme nucléaire iranienne et n'ont que faire d'une «démocratie» syrienne ! Ils étaient bien tranquilles avec le clan des Assad qui était incapable de libérer le Golan ! Cela les Mollahs et leurs relais du Hezbollah l'ont compris, puisqu'ils s'engagèrent dans la partie avec force et détermination et tant qu'ils sont là, le pouvoir syrien peut dormir tranquille. Et les Turcs alors ? Voilà le nœud gordien du problème. Le pouvoir islamiste d'Erdogan s'est mis dans la tête de fonder un nouvel empire musulman dont il serait le maître absolu. Très attaché à la renaissance de la Porte sublime, ce pouvoir qui, en d'autres temps, n'était qu'un relais de l'impérialisme américain, veut s'émanciper en se créant sa propre voie de domination d'une région très riche et consommatrice de biens en toutes sortes. Avec le Qatar, il nouera des relations très étroites qui vont lui permettre d'avoir la mainmise sur les orientations politiques de plusieurs mouvements islamistes, y compris en Algérie où il tenta d'influencer le Hamas de Aboudjerra. On le trouvera impliqué en Tunisie, en Libye, en Egypte et surtout en Syrie où il joua un rôle central dans la déstabilisation et l'effritement de la nation syrienne. Recep Erdogan est l'ennemi numéro un des peuples arabes car c'est lui qui tente de leur imposer un nouvel empire dirigé par des «frères musulmans» sous ses ordres. Toute son action tend à recréer un empire ottoman qui affirmerait l'autorité morale, spirituelle et idéologique d'Istanbul et briserait définitivement toute aspiration à la véritable démocratie et au progrès. Une voie d'abandon et de renoncement à tout ce qui a fait la force des révolutions populaires pour le pain et la dignité qui ont jalonné la longue histoire de notre région qui deviendrait un territoire de la médiocrité et du sous-développement, tournant le dos à la créativité, à la croissance et au progrès social. Sous-traitant lamentable de l'impérialisme, vendeur de chimères dans les souks du bazar, il n'est qu'une version à la sauce verte du même ennemi de nos peuples. Alors, si Daesh a été créé par la CIA, ne soyez pas surpris d'apprendre un jour que son véritable patron se trouve à Ankara, là où le mouvement terroriste puise l'argent qui lui est envoyé par qui vous savez, conseils et renforts de djihadistes. C'est par la Turquie que passent les livraisons de pétrole vendu par Daesh, c'est en territoire turc que sont formés les «combattants» de Daesh, c'est dans les centres de santé turcs que sont soignés les blessés de Daesh. Le calife Al Baghadi est l'homme des Américains et des sionistes mais il semble avoir tourné casaque et s'être mis aux ordres des Turcs. Voilà pourquoi ces derniers refusent de le combattre ouvertement ou d'aider la coalition dans sa guerre contre Daesh. C'est plutôt l'Etat islamique qui aide Erdogan dans sa tâche «sacrée» de massacrer les Kurdes. Non seulement, le pouvoir turc ne répond pas à leurs appels au secours à Kobané mais ne voilà-t-il pas qu'il choisit ce moment pour bombarder ses «propres» Kurdes. Vous voulez un dessin ?