C'est sur les hauteurs du Djurdjura où culmine le village Taddart Lejdid des Iwakouren, qu' a été rendu un hommage particulier à feu Rabia Tigrine, premier président de l'association «Tadukli» de ce village ; une association créée par un groupe de jeunes villageois dont le défunt Rabia, afin de rendre vie à ce village abandonné par les habitants contraints, pendant les années noires du terrorisme à le quitter et vivre dans la plaine, au village connu de Raffour dans la commune de M'chédallah. Ce samedi, ils étaient des centaines, hommes et femmes, jeunes, vieux et enfants, à se déplacer là-haut dans le village afin de rendre hommage à ce président hors pair, qui avait donné sa vie pour que le village renaisse de ses cendres. Rabia Tigrine, qui est né en 1962 et qui épousera la carrière d'agent de la Protection civile qu'il rejoindra en 1982, fonction qu'il avait dans les veines dans le sens où son rôle, ici et là, est de sauver les gens, les protéger et les aider. Aussi, dès la création de l'association dont il était le premier président, Rabia fera tout avec ses amis de l'association pour arracher un plan de développement rural, dans le cadre des plans de développement initiés par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Ainsi, tout au long de ces années de la fin de la décennie 1990 et le début des années 2000, Rabia sera très actif et réussira avec ses amis à redonner de la vie à ce village, puisque des plans de développement, dont le canal d'irrigation, ramené depuis les sources situées en amont du village, a été acheminé vers le village pour irriguer les parcelles de dizaines de villageois qui ont réussi, en un laps de temps, à créer un véritable paradis sur ces terres ancestrales qui étaient pendant longtemps arides à cause des caprices de dame nature dont les pluies et autres sources qui jaillissaient jadis dans le village ont tari une à une, à cause de la sécheresse des années 1980. Ces canaux d'irrigation ont été réalisés pour le village, la route y menant a été également bitumée. Outre ces actions au niveau du village, à Raffour, des témoignages de beaucoup de présents ont fait état de la disponibilité du défunt Rabia à toute initiative. C'est ainsi que l'un des présents fera ce témoignage poignant en relatant les efforts fournis par le défunt pour aider une autre association du village qui voulait rendre un hommage à deux jeunes, partis à la fleur de l'âge. Le défunt Rabia n'a pas lésiné sur les moyens, ni sur sa santé pour se déplacer et acheter de sa poche, des tenues de sport pour les jeunes qui avaient préparé un tournoi. Cela s'est passé en août 2003. Moins de deux mois plus tard, le défunt Rabia, qui était alors âgé de 41 ans, décédera dans un tragique accident de la circulation à l'entrée sud de Bouira le 3 octobre, au cours duquel 12 autres passagers, natifs de la daïra de M'chédallah périront. Il laissera derrière lui une veuve et trois garçons en bas âge. Plusieurs autres personnes parmi lesquels ses amis de l'association, comme Brahim Sahraoui, Salem Azouk, l'actuel président de l'association, Mohand-Saïd Medjdoub, Arab Rachid, etc. Après les témoignages, des cadeaux, dont des articles ménagers ont été remis à la famille du défunt, alors que d'autres citoyens, dont le doyen du village Taddart Lejdid, ont été également honorés. L'hommage rendu à Rabia Tigrine s'est terminé vers midi par une waâda offerte par l'association à la mémoire du défunt, en présence de ses amis, venus de Tazmalt et d'Akbou mais aussi des autorités locales de la commune de Saharidj dont dépend le village Taddart Lejdid, ainsi que des élus de la commune de M'chédallah.