Le Real Madrid a reverdi avec l'automne: après un début de saison en demi-teinte, le champion d'Europe a retrouvé de belles couleurs depuis mi-septembre, devenant leader de la Liga et décrochant mardi son billet pour les huitièmes de la Ligue des champions. Période dorée pour la «Maison blanche». Depuis un mois et demi, tout semble sourire au club madrilène. Oubliés, les deux revers lors des trois premières journées de championnat. Oubliée, la défaite en Supercoupe d'Espagne contre l'Atletico Madrid (1-1, 1-0). Comme thérapie, le Real Madrid a empilé les buts (47 en 12 rencontres!) et retrouvé l'assise défensive qui lui avait permis de remporter la «Decima», sa 10e C1, en mai dernier. Le FC Barcelone, terrassé dans le clasico de Liga (3-1), et Liverpool, battu deux fois en Ligue des champions (3-0, 1-0), peuvent en témoigner: ce Real-là est en pleine euphorie. «Je suis heureux de la manière dont l'équipe joue, dont elle prépare les matches et dont elle se motive», a résumé l'entraîneur Carlo Ancelotti, dont les troupes viennent d'enchaîner 12 victoires toutes compétitions confondues. Le bilan comptable, lui, est excellent. Les Madrilènes sont leaders en Liga avec un point d'avance sur Valence ; bien lancés en Coupe du Roi après un succès 4-1 en 16e de finale aller contre Cornella (3e division) ; et déjà qualifiés pour les 8e de la C1 à deux matches de la fin de la phase de poules. Des recrues en bleu de chauffe L'une des grandes réussites d'Ancelotti est d'avoir intégré sans dommage les recrues estivales pour compenser les départs de titulaires comme Xabi Alonso (Bayern Munich) et Angel Di Maria (Manchester United). Depuis son arrivée de Munich, l'Allemand Toni Kroos est une impeccable sentinelle de l'entrejeu et n'hésite pas à se sacrifier pour le collectif malgré son récent statut de champion du monde. Le Colombien James Rodriguez, meilleur buteur du Mondial-2014, semble également déjà chez lui. Même s'il a dû lui aussi accepter un poste de milieu de terrain plus reculé, l'ancien Monégasque sait rester décisif (6 buts, 5 passes). Quant au gardien costaricien Keylor Navas et l'attaquant mexicain «Chicharito» Hernandez, ils sont remplaçants mais répondent présents quand on fait appel à eux. Un jeu haut en couleurs La presse sportive madrilène, jamais avare de superlatifs, s'interroge déjà pour savoir si ce Real est l'un des meilleurs de l'histoire. Il est clair que son jeu impressionne: Cristiano Ronaldo a inscrit 22 buts en 16 rencontres cette saison, Karim Benzema est dans la forme de sa vie, James et Isco travaillent, combinent et régalent... La capacité à bien jouer avec le ballon marque un progrès par rapport aux années José Mourinho, où la contre-attaque était l'arme favorite du Real. «L'équipe vit sa meilleure période et nous allons continuer à prendre du plaisir», a estimé mardi soir Benzema, buteur contre Liverpool (1-0). «Nous nous créons beaucoup d'occasions et nous attaquons et défendons ensemble». Avec un calendrier désormais éclairci jusqu'à Noël, le Real Madrid peut sereinement préparer le Mondial des clubs au Maroc (10-20 décembre). Et tenter de remporter ce titre qui consacrerait son statut de «meilleure équipe du monde en ce moment» selon les mots de Brendan Rodgers, entraîneur de Liverpool.