Fin de suspense aujourd'hui. Le Maroc doit, en effet, répondre ce samedi 8 novembre à l'ultimatum fixé par la CAF, lundi dernier à Rabat, concernant l'acceptation ou non du maintien du rendez-vous de la CAN-2015(17 janvier au 8 février). Cinq jours durant lesquels les tractations ont été légion. Responsables de la Confédération et dirigeants marocains ont multiplié les contacts et les plans. Le Maroc n'avait qu'une (dernière) réponse à donner à la missive d'Issa Hayatou : oui pour le maintien du tournoi africain et sur le sol marocain et aux dates fixées ou bien se désister carrément et en subir, du coup, les conséquences sportives et financières prévues par les règlements de l'instance africaine. Pour cette dernière, le retrait du Maroc est envisagé et les solutions toutes trouvées. L'annulation de la 30e phase édition n'étant pas parmi les moins envisageables par Hayatou et son institution. Un risque étudié, financièrement parlant. Même si personne ne peut avancer qui doit porter le chapeau. Le Maroc paiera-t-il la note seul ou la partagera-t-il avec la CAF ? Toute la question est là. Car, à voir les choses d'un œil économique, l'organisation de la CAN ou de toute manifestation de cette envergure, a un coût. L'organisateur doit réunir toutes les conditions matérielles pour la réussite du show, suivant un cahier des charges élaboré par l'institution en charge du «spectacle» offert. La CAF engage dans cette organisation nombre d'opérations de marketing pour gonfler ses recettes. Les droits TV ne sont pas la moindre des ressources engrangées par l'instance du Camerounais Hayatou qui encaisse également quelques dividendes des ventes de ses sponsors. Le pays organisateur devant, lui, se contenter de la plus-value générée par les recettes des matches ainsi que les ristournes réglementaires de la Confédération, également prévues dans le cahier des charges, en l'occurrence différentes taxes imposables sur les produits vendus et les gains récoltés par la CAF durant l'événement. L'exemple de l'UEFA inspire-t-il la CAF ? Au-delà du «cataclysme calendaire» invoqué par la CAF pour expliquer son intransigeance à ne pas abdiquer devant la demande de report exprimée par le Maroc, c'est l'aspect économique qui exaspère Hayatou et ses pairs du CE de la Confédération. L'annulation de la CAN-2015 pourrait, en effet, non seulement décrédibiliser la CAF mais aussi provoquer un sérieux coup aux finances de cette dernière. Les sponsors et les diffuseurs verront d'un mauvais œil un report voire une annulation de l'événement. Des partenaires qui ont investi d'importantes sommes d'argent sous différentes formes. En fait, outre le chèque remis à la CAF le jour de la conclusion du partenariat ces entreprises économiques, des multinationales comme Orange, Pepsi-Cola, Samsung, Standard Bank ou Doritos, ont engagé d'autres opérations de marketing dans le pays d'accueil de la compétition qui se chiffrent en millions de dollars auxquelles il faut ajouter les taxes imposées par le pays organisateur (TVA notamment). Pour mieux comprendre ce «détail» qui pourrait être la pomme de discorde entre le gouvernement marocain et la Confédération africaine de football, il n' ya pas mieux que de rappeler la récente décision prise par le gouvernement français consistant à exonérer l'UEFA, l'instance du football européen, des taxes induites par l'organisation de l'Euro-2016 en France. Aussi, les sociétés organisatrices de l'Euro-2016 n'auront aucun impôt à payer sauf la TVA. L'instance de Michel Platini avait, en effet, créé en 2010, au lendemain de l'attribution de cette édition à la France, une société (Euro 2016 SAS) détenue à 95% par l'UEFA, les 5% restants étant détenus par la FFF. L'UEFA qui table sur une affluence de 2,5 millions de personnes dont 1 million d'étrangers avait conditionné l'attribution du tournoi par l'acceptation de certaines conditions inscrites sur le cahier des charges dont cette facilitation d'impôt. Desiderata formalisés par une loi qui implique l'Etat français. Ce qui a vraisemblablement inspiré le gouvernement du football africain qui espérait, vu l'engouement que pourrait susciter ce tournoi 2015 programmé au Maroc, de plus grandes recettes qui seraient possibles que si le Maroc, en crise économique lui-aussi (la loi de finances 2015 prévoit de nombreuses augmentations dans les produits de première nécessité), revoit à la baisse les taxes imposées à la CAF et à ses partenaires. Lors de son voyage-éclair à Alger, où il a rencontré le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal, Hayatou arborait un large sourire quand le responsable algérien lui a réitéré la disponibilité de l'Algérie à participer à la réussite de toutes les compétitions organisées en Afrique... M. B. En cas du désistement du Maroc L'Angola et le Nigeria candidats L'Angola et le Nigeria sont en lice pour accueillir la Coupe d'Afrique des nations CAN-2015 de football, dans le cas où le Maroc renonce à organiser le tournoi prévu du 17 janvier au 8 février prochain, a rapporté hier la presse locale. Le comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) tiendra une réunion mardi prochain au Caire pour trancher définitivement le sort de la CAN-2015, dont le Maroc a demandé le report en raison du virus Ebola, qui sévit notamment dans la partie ouest du continent africain depuis plusieurs mois. Trois options sont envisagées : la tenue de la CAN dans le royaume en janvier, le déroulement de la compétition dans un autre pays à la même date, ou son annulation pure et simple. L'instance africaine a donné jusqu'au samedi 8 novembre au Maroc pour indiquer sa position exacte sur l'organisation de la CAN-2015 à la date fixée ultérieurement (17 janvier au 8 février). La CAF avait indiqué auparavant dans un communiqué que la CAN-2015 ne sera pas reportée, et se jouera à sa date initiale (17 janvier-8 février), en dépit de la demande de report du Maroc. L'option du Nigeria se précise Hayatou invité à l'inauguration d'un stade à Uyo Le Nigeria confirme ses intentions d'organiser la CAN-2015 si le Maroc venait à se désister. Le champion d'Afrique, qui pourrait rater sa qualification à cette phase finale en raison de ses mauvais résultats dans le groupe A (3e avec 4 points), se dit prêt à organiser l'événement aux dates fixées par la CAF. Et, pour mieux étayer sa disponibilité, le gouvernement nigérian a invité le président de la CAF au match amical international des locaux, entre le Nigeria et le Ghana, hier, dans le tout nouveau «Akwa Ibom Stadium», situé à Uyo, une ville dans le sud-est du pays. D'une capacité de 30 000 (places), cette enceinte ressemble, comme un sosie, au célèbre Soccer City de Johannesburg (Afrique du Sud). La mise en service de cette nouvelle installation sportive devrait être honorée par la présence de nombreux dignitaires, dont le président nigérian, Goodluck Jonathan. Une invitation a également été adressée au président de la CAF, Issa Hayatou et à l'icône du football brésilien, Pelé. Il est bon de signaler que cette infrastructure a reçu la visite d'une équipe d'inspection de la CAF qui l'a homologué. Il devra abriter le dernier match des qualifications du groupe A pour la CAN-2015, le 19 novembre prochain, entre le Nigeria et l'Afrique du Sud.