En grève depuis 77 jours, les intendants ne comptent pas faire marche arrière. Seule l'assemblée générale de leur commission prévue aujourd'hui permettra de déterminer la suite à donner à leur mouvement de protestation. Rym Nasri - Alger (Le Soir) Les intendants persistent dans leur mouvement de protestation. Avec 77 jours de débrayage, ils s'approchent du plus long mouvement de grève dans le secteur de l'éducation, celui du Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) en 2003 qui a duré trois mois. Affiliée à l'Unpef (Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation), la commission des intendants tiendra son assemblée générale aujourd'hui. Il sera question de décider de nouvelles actions à entreprendre «sans pour autant tenir compte des menaces de la ministre». Dépité par la décision de ponction sur salaire décidée par le ministère, le président de la commission des intendants, Mustapha Nouaouria, qualifie cette mesure d'«injustice». «Pourtant, nous sommes présents dans nos établissements et nous pouvons rattraper l'intégralité de notre travail après la reprise», dit-il. Il estime ainsi, que la ministre a été «mal conseillée» sur ce dossier. Dans leur entêtement, les intendants continuent à exiger la prime de l'indemnité d'expérience pédagogique, leur principale revendication. «Depuis 1991, le statut particulier de l'éducation fait référence à l'indemnité d'expérience pédagogique. Seulement, les intendants ont été exclus et ne bénéficient pas de cette prime bien qu'ils soient dans la pédagogie», explique-t-il. Ils revendiquent également la prime de responsabilité et de caisse. Une prime qui, précise-t-on, «existe chez les comptables publics mais pas à l'éducation». Autre revendication : l'intégration des deux corps ASE (adjoint du service économique) et ASEP (adjoint du service économique principal) au grade de sous-intendants. Un point sur lequel la tutelle est d'accord mais attend l'accord de la Fonction publique, souligne-t-on encore. Les intendants demandent aussi la révision de l'arrêté 829 qui définit les prérogatives et fonctions des intendants. Selon la commission des intendants, cet arrêté se contredit avec la loi 90-21 relative à la comptabilité publique. «Cette loi stipule que la responsabilité des inventaires est liée à l'ordonnateur alors que l'arrêté confie cette tâche à l'intendant», cite-t-on à titre d'exemple.