Cheikh El Hadj Mustapha Benguergoura n'est plus. Il a rendu l'âme hier à l'hôpital Brahim-Tirichine de Blida, suite à un arrêt cardiaque. Décédé à l'âge de 64 ans, il est considéré comme étant le dernier des maîtres de la musique arabo-andalouse à Blida. Ayant eu une carrière musicale remplie, Cheikh Benguergoura a consacré tout son temps à la transmission du patrimoine musical algérien aux générations montantes, et ce en prodiguant régulièrement des cours de musique au sein de l'association El Widadia de Blida où il a grandi. C'est en prenant le relais de son père El Hadj Mohamed El Segheir, qui lui a appris les secrets de la nouba et qui l'a précédé dans la transmission de l'art lyrique algérien, que El Hadj Mustapha Benguergoura s'est entièrement consacré à la préservation de cette musique qu'il chérissait par dessus tout. Ayant plusieurs enregistrements à la télévision algérienne ainsi qu'à la radio, son objectif, en premier lieu, était d'inculquer aux nouvelles générations l'amour de la musique arabo-andalouse et ses dérivés d'autant qu'il avait une voix à même de capter l'auditoire. Il faut dire que parmi ses élèves qui sont nombreux, figure son fils Sid Ali qui a également des capacités vocales pouvant lui assurer une riche carrière musicale. El Hadj Mustapha Benguergoura devait, ironie du sort, se produire samedi prochain à la clôture de la deuxième édition de Andaloussiate de Blida qu'a organisé l'association Nedjma de Blida mais le destin en a décidé autrement. La veille de son décès, il nous avait confié qu'il était fatigué mais ne pouvait refuser une invitation émanant de personnes à qui il vouait respect et considération. Aujourd'hui, avec le décès de Hadj Mustapha Benguergoura, la scène musicale blidéenne s'amenuise de plus en plus.