Le dossier du complexe sidérurgique El-Hadjar dont la société gestionnaire ArcelorMittal Algérie a obtenu un crédit de près d'un milliard de dollars, est clos, affirme le ministre de l'Industrie et des Mines. L'Etat renationalise les mines de l'Ouenza et Boukhadra qui vont bénéficier d'un plan d'investissement de 76 millions de dollars. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) Une «nouvelle page est en train de s'ouvrir» pour le développement de la sidérurgie et dans le cadre de la redynamisation de la base industrielle et redéploiement du secteur des mines, relevait hier Abdesselam Bouchouareb, à l'occasion de signature de deux conventions de crédits bancaires et d'un pacte d'actionnaires relatifs au partenariat engagé avec la société indienne ArcelorMittal. Une nouvelle page dans la mesure où, précise le ministre de l'Industrie et des Mines qui s'exprimait en présence notable du secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, le gouvernement qui s'était engagé à «régler» le problème du complexe sidérurgique d'El-Hadjar (Annaba) avant la fin novembre 2014 et «trouver des «solutions» est «au rendez-vous». Ainsi, le dossier d'El-Hadjar, un «problème dénaturé», objet de moult supputations et en situation de «forte détérioration», est «clos», selon le ministre de l'Industrie qui précise que la signature de deux conventions de crédits constitue l'«aboutissement» d'un processus de discussions et l'implication des partenaires. Toutefois, Abdesselam Bouchouareb a refusé de «regarder dans le rétroviseur» concernant la nature de ces problèmes même s'il évoque «une responsabilité globale». Fonctionnel de nouveau au niveau de son haut-fourneau, le complexe d'El Hadjar va bénéficier d'un programme de modernisation et de réhabilitation à l'horizon 2017. Il s'agira de porter la capacité de ce complexe, actuellement de 300 000 tonnes, à 2,2 millions de tonnes. A ce titre, la société ArcelorMittal Algérie (AMA dont l'indien ArcelorMittal détient 49% et le groupe public Sider les 51% restants) bénéficie, dans le cadre d'une syndication bancaire menée par la Banque extérieure d'Algérie (BEA), d'un «important montant», relève M. Bouchouareb. Il s'agit exactement d'un crédit d'investissement de 600 millions de dollars et d'un crédit d'exploitation de 355 millions de dollars pour le financement des besoins en fonds de roulement. Soit un crédit bancaire de l'ordre de 1 milliard de dollars, outre l'engagement de 120 millions de dollars par les actionnaires d'AMA (ArcelorMittal qui efface 37 millions de dollars et apporte 84 millions de dollars tandis que le groupe Sider apporte 36 millions de dollars). Ce qui permettra au complexe sidérurgique de disposer de «tous les moyens» pour concrétiser ses objectifs, de «renaître au bénéfice de la sidérurgie nationale et de contribuer à faire face à la demande grandissante du marché national en produits sidérurgiques», considérera Abdesselam Bouchouareb. Par ailleurs, un nouveau pacte d'actionnaires transférant la majorité (51%) du capital social de ArcelorMittal Tébessa (AMT) à la partie algérienne constituée de l'Entreprise nationale du fer et du phosphate Ferphos à 30% et de Sider à 21%, a été également signé. En notant que les 21% de Sider son repris «gracieusement», indique le président du conseil d'administration de ce groupe public, Hasnaoui Cheboub, en marge de la cérémonie de signature. En devenant majoritaire à 51% dans la société AM, l'Etat prend ainsi le contrôle des deux mines de fer de l'Ouenza et de Boukhadra. Une renationalisation qui s'inscrit dans le contexte du processus de redéploiement du secteur minier comme le relèvera Abdesselam Bouchouareb. Une reconfiguration du capital d'AMT qui sera adossée à la réalisation d'un plan d'investissement voulu ambitieux, estimé à hauteur de 74 millions de dollars. Portant sur la réhabilitation, la modernisation et le développement de ces deux mines, ce plan vise à leur assurer «une situation pérenne», permettre l'enrichissement du minerai et contribuer à sécuriser l'offre sidérurgique.