A J-45 du lancement de la CAN-2015 confiée dans la précipitation à la Guinée équatoriale suite au «forfait» du Maroc, l'Afrique du football retiendra, ce soir, une nouvelle fois son souffle à l'occasion du tirage au sort de la phase finale, ce soir (19h à Alger) au Centre des conventions de Sipopo à Malabo. Les seize sélections qualifiées au prix de qualifications accélérées et celle de la Guinée équatoriale, pays-organisateur providentiellement choisi après le retrait du Maroc, vont devoir savoir aujourd'hui que réservera le sort pour le tournoi africain qui débutera le 17 janvier prochain à Malabo. Une manifestation pour laquelle l'Algérie est virtuellement consacrée du fait du parcours remarquable des équipiers de Feghouli durant l'année 2014, celle où les Verts, par trop effacés depuis leur demi-finale perdue à Benguela (Angola) face à l'égypte (0-4), ont crevé l'écran. Lors des qualifications pour le Mondial brésilien, au cours de la fête planétaire au pays de la samba mais surtout lors des qualifications pour la CAN-2015. Très peu d'observateurs hésitent, en effet, aujourd'hui à mettre les capés de Gourcuff devant leur nouveau statut de favoris. Une lourde responsabilité que M'Bolhi et ses camarades doivent justifier lors du «Mondial africain» délocalisé du royaume marocain au pays du roi-président Teodoro Obiang Nguema. Dès ce soir, à l'issue du tirage au sort, les choses deviendront plus claires pour les Algériens. Versés dans le pot 2, celui où sont également logés la Tunisie, le Burkina Faso et le Mali, les Verts devraient hériter d'une poule qui a l'allure d'un groupe de la mort. La CAF qui a réparti les 15 équipes qualifiées en 4 pots suivant un classement établi sur la base de leurs performances respectives lors des 3 dernières phases finales de la CAN (2010, 2012, 2013), des éliminatoires des CAN 2012, 2013 et 2015 ainsi que les résultats obtenus lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2014 a, en tout cas, mis les ingrédients pour que de telles chaudes et dramatiques explications soient possibles. En effet, hormis la Guinée équatoriale qui participera à sa seconde CAN en 3 ans en tant que pays organisateur, les 3 sélections du pot 1(Ghana, Côte d'Ivoire) ont toutes remporté le trophée au moins une fois. Le chapeau 3 comprenant le Cap-Vert, Afrique du Sud, Cameroun et le Gabon ne manque pas de piment avec, notamment, d'insolents Capverdiens, des Bafana Bafana qui viennent de sortir froidement le tenant du titre le Nigeria et des Gabonais capables du meilleur comme du pire. Que dire alors du pot 4 composé de la Guinée qui a arraché sa qualification en disputant tous ses matches loin de Conakry, écartant le Togo en le battant chez lui à Lomé, le prometteur Sénégal qui a barré la route aux Pharaons et les deux Congo (RD Congo et CongoBrazzaville) qui ont patiemment composté leurs billets pour la phase finale. D'inévitables groupes de la mort, en somme. Une éventualité à laquelle Christian Gourcuff et ses joueurs sont préparés. Le dernier à s'exprimer sur le sujet est le Valencien Sofiane Feghouli qui, dans les colonnes de France Football, assurait que l'EN algérienne ira à Malabo en conquérante. «On ira en Guinée équatoriale avec un état d'esprit de conquérant pour pouvoir aller jusqu'au bout. Je ne cherche pas d'excuse. Les difficultés seront les mêmes pour tout le monde (...) Le contexte africain est très différent de l'environnement mondial ou européen. Vous verrez un tout autre football. Je ne nous considère pas comme les favoris de cette CAN. On ira évidemment avec la volonté de gagner ce trophée, mais il y a des équipes plus expérimentées et qui ont la capacité de mieux réussir que nous dans ce contexte», a-t-il confié, non sans relativiser l'impact de la prestation des Verts au Brésil avec l'environnement typiquement africain. «Je me doute bien qu'avec notre Mondial, tout le monde nous imagine comme favoris en puissance. Mais les gens ne connaissent pas vraiment cette autre réalité. Nous, les joueurs, on sait de quoi il s'agit, on sait aussi que cela sera très difficile. Quand on a joué en Afrique subsaharienne, ces dernières années, on a gagné avec beaucoup de difficultés ( ...). On tâchera de réaliser une bonne CAN, de ne pas refaire les mêmes erreurs qu'à la précédente». Comme pour paraphraser son entraîneur, Christian Gourcuff qui, interrogé à la veille des deux dernières sorties des éliminatoires face à l'Ethiopie et au Mali sur l'objectif de l'EN lors de la CAN-2015, lancera que «mon objectif est de gagner tous les matches.» Ce soir, au sortir du tirage au sort auquel il n'assistera pas, le Breton pourrait avoir une tout autre impression. M. B. Le match d'ouverture et la finale se joueront à Bata Contrairement aux prévisions, le match d'ouverture et la finale de la CAN-2015 (17 janvier-8 février) en Guinée équatoriale se joueront au stade «Nkoantoma» de Bata. La désignation a été prise, hier, par la CAF qui n'a pas donné des précisions. Cela suppose que la sélection du pays organisateur, le Nzalang Nacional, sera versée dans le groupe A qui sera domicilié dans cette ville, non pas à Malabo la capitale équato-guinéenne. D'ailleurs, l'équipe de la Guinée équatoriale dispute les matches de la coupe Cemac (Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale) à Bata. Lors du premier match, elle a battu la sélection de la RCA (4-0). M. B. Tirage au sort : mode d'emploi La 1re partie du tirage consistera à désigner le groupe dans lequel vont figurer respectivement le Ghana, la Côte d'Ivoire et la Zambie. Les boules contenant les noms des pays seront placées dans un pot et celles contenant les indices B1, C1, D1 dans un autre. La 2e étape verra le tirage au sort des équipes du pot 4 avec la 1re tirée en position A4, la suivante en B4, ainsi de suite. L'opération sera répétée à l'identique pour les pots 3 et 2 avec les équipes placées dans les groupes.