Par Arris Touffan Le 3 décembre 1994, Saïd Mekbel, le bon vieux Mesmar Dj'ha, était assassiné dans une pizzeria à Hussein-Dey, près du siège du quotidien Le Matin qu'il dirigeait alors. Même dans l'hécatombe de l'époque qui conduisait à banaliser la mort, son assassinat a provoqué un choc. C'est que le père du billet satirique s'était rendu célèbre par ses parutions quotidiennes pugnaces, courageuses et tournant en dérision une réalité déjà dramatique. Il donnait aux lecteurs, déroutés par la confusion de la situation, la dose de lucidité qui permettait de voir plus clair dans le théâtre d'ombres de la décennie de sang. Engagé sans rémission contre le projet sanglant des islamistes qui voulaient construire un Etat théocratique sur un cimetière, il s'impliquait dans le combat anti-intégriste sans pour autant donner de blanc-seing au pouvoir de l'époque qu'il n'épargnait pas. Salut, à toi, vieille branche qui nous aura appris que la satire n'est pas un humour comme un autre. C'est un engagement.... A. T.