Désormais, le rideau est levé, hier, sur la stèle du regretté Saïd Mekbel en présence d'une foule nombreuse, conduite par Hamou-Ahmed Touhami et Mohamed Bettache, respectivement wali et P/APW de Béjaïa. «C'est un moment historique, dommage qu'aucun membre de la famille de Saïd n'était présent», dira un de nos confrères lors de cette inauguration. La cérémonie était à la fois festive et émouvante, durant laquelle des chants et des représentations sportives ont été organisés sur l'esplanade portant son nom «la place de la liberté de la presse de Béjaïa». Un moment à part qui a permis aux journalistes locaux et aux citoyens de découvrir, pendant un instant, les portraits et dessins ainsi que des expositions de quelques écrits consacrées à l'inoubliable chroniqueur «Mesmar Djeha» assassiné par la horde intégriste, il y a presque 20 ans, le 3 décembre 1994. Pour rappel, le regretté Saïd Mekbel a été victime d'un attentat dans un restaurant proche de son lieu de travail à Hussein-Dey. Touché de deux balles dans la tête, il succombera à ses blessures le lendemain après un combat de plusieurs heures contre la mort à l'hôpital d'Aïn-Naâdja. Le défunt est né le 25 mars 1940 à Béjaïa, issu d'une famille modeste, dont le père était marin. La réalisation du projet cher à la corporation locale a été confiée au bureau d'études Synapse architectes. Le buste du journaliste disparu, quant à lui, a été conçu par l'artisan sculpteur Chebbi Mokrane de Tazmalt. Le financement du projet dont le coût s'est élevé à 10 millions de dinars a été pris en charge totalement par la wilaya de Béjaïa. Kamel Gaci EDUCATION A TIZI-OUZOU Départs en cascade à la retraite Des dizaines de fonctionnaires de l'éducation entre enseignants, personnels administratif et technique sont partis à la retraite cette année au niveau des différents établissements scolaires de la wilaya de Tizi-Ouzou tous paliers confondus, selon une source bien informée de ce dossier. De nombreux retraités parmi les sortants n'ont pas attendu l'âge légal pour tirer leur révérence puisqu'ils ont fait prévaloir leur droit à la retraite anticipée. Ces départs massifs trouvent leur explication dans plusieurs facteurs, la lassitude et le manque d'engouement étant les causes essentielles d'une séparation d'avec un métier qui ne motive plus. A défaut de la reconnaissance de leur tutelle qui les ignore superbement, ils ont droit à celle de leurs collègues lors de leur départ qui se fait souvent en larmes... Le CEM Hamadi-Mohand-Saïd de Bouzeguène a enregistré cette année, à lui seul pas moins de 17 départs à la retraite de professeurs dont certains y ont passé toute leur vie active. Un établissement inauguré en 1977 comptant parmi les plus anciens de la région. Son projet a été lancé à l'époque par le ministre de l'Agriculture feu Tayebi Larbi. Ils ont été honorés mardi lors d'une émouvante cérémonie également dédiée au Printemps berbère et à Youm El Ilm en présence de leurs collègues, de l'APE, mais aussi des élèves — dont 143 ont été récompensés — qu'ils ont exhortés à la performance. Occasion aussi à cet établissement de se rappeler au bon souvenir du professeur feu Bouab Salah décédé dans le courant de l'année scolaire écoulée et du chahid Hamadi Mohand Saïd au nom duquel est baptisé l'établissement, cela en présence de toute sa famille. Le martyr est héroïquement tombé au champ d'honneur le 12 avril 1957. A l'issue du combat, il a eu droit à la reconnaissance du chef puisque les soldats de l'armée coloniale lui avaient présenté les honneurs pour sa bravoure. S. Hammoum CHERCHELL (TIPASA) Retour sur les raisons du naufrage d'un chalutier à Messelmoun Dans notre précédente édition, nous avions évoqué le dramatique naufrage d'un chalutier au large de Cherchell à proximité de Messelmoun, ville côtière située à 120 kilomètres d'Alger. Aujourd'hui, des témoins et des sources crédibles appartenant au milieu professionnel de la pêche ont parlé et évoqué ce drame. L'un des survivants, rescapé du naufrage, a précisé à notre source les circonstances du dramatique accident qui avait eu lieu lundi passé en haute mer. «A bord de notre chalutier de 15 mètres ayant 5 personnes à bord, rien ne laissait présager l'accident. C'était le «grégal» qui soufflait, un vent de l'est dont la vitesse était modérée, celle-ci étant à environ quatre nœuds, soit sept kilomètres à l'heure. Mais ce vent était quand même redoutable. Il était craint par tous les marins», affirmait ce témoin. Ce rescapé aurait précisé à notre témoin, que dans la zone de pêche, quelques chalutiers évoluaient. «Nous étions à quatre mille des côtes avec une profondeur de 120 brasses, soit près de 210 mètres. Notre chalutier était puissant et voguait avec une puissance de 450 chevaux», précisait ce témoin. S'agissant des circonstances du naufrage, le témoin a révélé que «le vent grégal, malgré son caractère dangereux, n'affectait pas outre mesure le bateau qui était soumis au roulis incessant des vagues. Les filets quant à eux, traînés par un panneau, raclaient le sable et la vase de façon incessante. Le panneau et les filets reliés au chalutier, sont tirés par plus de 800 mètres de cable. Si les filets se remplissent de vase, le panneau tombe de côté et se plante en se collant à la vase soumis à un effet de ventouse. Dans le cas du drame de notre chalutier, il y avait eu le «panneau qui s'est planté», en faisant corps avec la vase et il était devenu difficile de le décoller, conclut notre source. Un autre témoin, un professionnel redoutable, M. O. M., apprécie autrement le drame qui a bouleversé la région. «J'ai fait ma propre enquête et je suis arrivé à des conclusions effarantes. Aucun rocher n'existe dans la zone de pêche. C'était plutôt le panneau qui s'est embourbé dans le sable. La manœuvre du patron pêcheur pour tirer les filets et décoller le panneau était très risquée. Ce fut la puissance des 450 chevaux lancés à plein gaz pour décoller le panneau et tirer les filets qui a fait cambrer le bateau à la manière d'un cheval ou d'un vélo ,qu'on veut faire rouler sur une roue. Cette manœuvre violente avait ainsi fait penché le bateau en faisant pénétrer brutalement des vagues d'eau par la poupe du bateau. Cela a fait couler à pic le chalutier en moins de 10 minutes», témoigne notre interlocuteur, qui estime que «c'est l'inexpérience et l'insuffisance de la formation qui ont peut être prévalu». Sans prendre des gants, notre témoin dira : «il y avait pourtant d'autres techniques et d'autres moyens pour décoller le panneau. On devait tout simplement couper les filets et rompre les cordages. On préfère perdre des filets que des vies humaines», martela notre interlocuteur, qui poursuit : «ma déclaration vise à opter pour la sagesse. Je préfère sauver des vies humaines et perdre du matériel, mais j'insiste car une grande rigueur s'imposait dans la formation, surtout en matière de sécurité maritime. On devrait renforcer les délais de formation en la prolongeant sur plusieurs mois et non en un trimestre. Cela d'une part, d'autre part, il convenait d'appliquer aux marins un droit d'adhésion et de cotisations conformes à l'arrêté du 2 novembre 2003, qui fixait aux marins à 1 000 dinars le droit d'adhésion et à 1 500 dinars les cotisations annuelles. Ce qui, selon notre témoin n'est pas le cas», affirme ce dernier. Notre témoin est formel «c'est l'insuffisance des formations de ces marins qui est à l'origine des accidents en haute mer, fulmine notre interlocuteur qui ajoute «on n'a pas idée de former des marins pêcheurs en 3 mois. La sécurité maritime est une affaire sérieuse et grave. Perdre du matériel en mer par défaut de manipulation est une chose mais perdre des vies humaines en est une autre et cela nous interpelle», fait remarquer notre interlocuteur qui pointe du doigt les formations accélérées de marins-pêcheurs dans les classes spéciales, qui de toute évidence auraient dû disparaître.