Le tirage au sort de la phase finale de la Coupe d'Afrique des nations, organisé mercredi soir à Malabo, semble remettre pas mal de certitudes émises au sortir du marathon des qualifications. Comme le fait de faire endosser aux Verts le statut de favoris en puissance pour le sacre final, le 8 février, à Bata. Mohamed Bouchama - Alger (Le Soir) Gourcuff avait-il un pressentiment que le sort n'allait pas lui réserver le meilleur des «plats» à l'occasion de sa première CAN ? Resté à Alger pour diriger un presqu'inutile stage au profit des locaux, le sélectionneur algérien semblait «choqué» par l'issue de la cérémonie de ce mercredi 3 décembre qui a réservé du gros gibier pour ses tendres chasseurs. Aussitôt fixé sur les adversaires que son équipe allait affronter lors du premier tour de cette trentième édition, Gourcuff a réagi à travers un communiqué-déclaration sur le site de la FAF. «Je pense qu'il n'y a pas un groupe plus relevé, c'est effectivement un tirage difficile avec un groupe très dense et homogène», a-t-il d'abord noté. Et de poursuivre que malgré la difficulté «toutes les équipes ont leur chance», celle des Algériens étant surtout de mettre K.-O. tout obstacle qui se met sur leur passage. «On sait que si on veut faire quelque chose dans ce tournoi, il faudra éliminer de bonnes équipes», a-t-il suggéré. Le Breton qui semble avoir assez d'informations sur le Ghana et le Sénégal n'occulte pas la présence d'un «ténor» de la trempe de l'Afrique du Sud à propos duquel il connaît peu de choses. «L'Afrique du Sud que je ne connais pas très bien reste une bonne équipe et une valeur sûre du football africain», estime celui qui semble craindre surtout les Lions de la Téranga coachés par Alain Giresse. «Le Ghana n'a certes pas réussi sa Coupe du monde mais est une équipe solide qui recèle de bons éléments. Le Ghana demeure l'un des favoris de la compétition. Le Sénégal, quant à lui, a retrouvé une équipe compétitive ces dernières années, et revient au-devant de la scène continentale», analyse le Breton très réservé quant à émettre un pronostic sur les chances des uns et des autres. «Dans ce groupe, il n'y a pas de favori. Pour moi, aucune équipe n'est favorite dans ce groupe car tous les matches sont difficiles.» Christian Gourcuff qui s'exprimera plus longuement sur le sujet, et d'autres thèmes liés à la préparation de son ensemble en perspective du prochain tournoi africain, demain après-midi à la salle des conférences de l'OCO, s'attend, en tout cas, à une dure épreuve. Une compétition au cours de laquelle les conditions (climatique et celle d'ordre logistique) prévalant en Guinée équatoriale pèseront vraisemblablement sur les chances d'un second sacre pour les Algériens. Mongomo-2015, c'est Ziguinchor-1992 ! En effet, si techniquement l'EN algérienne semble parée d'atouts suffisamment valables pour en faire un sacré favori de la compétition, la délocalisation de la CAN-2015 du Maroc vers la Guinée équatoriale a l'air d'être désavantageuse aux camarades de Medjani. S'il est vrai que l'Algérie n'a jamais tiré un groupe aussi relevé que cette poule C durant la CAN-2015, les conditions de séjour et de préparation à Mongomo semblent, malgré les assurances de Mohamed Raouraoua (président de la FAF), pousser au pessimisme autant chez le staff technique des Verts qu'au sein du groupe Algérie. «On aura trois finales à jouer et on essayera de bien se préparer pour ces matchs. Le premier match est très important et on fera tout notre possible pour réussir notre entrée lors de cette CAN», confie Feghouli qui regrette l'absence des fans algériens à ces joutes panafricaines. «C'est dommage qu'ils ne puissent pas venir nous soutenir dans les tribunes. Mais nous savons qu'ils seront tous avec nous derrière le petit écran. On fera tout pour leur faire plaisir. On fera tout pour être conquérants et aller le plus loin possible dans cette CAN prestigieuse puisque c'est celle de la 30e édition», avoue la vedette du FC Valence. Pour les observateurs, le déplacement de la CAN-2015 en Guinée équatoriale sera «préjudiciable» à la sélection algérienne. Certains comparent cette 30e édition au tournoi de 1992 abrité par le Sénégal. Lors de la dix-huitième édition à laquelle prenaient part 12 sélections (au lieu des 8 présentes à Alger) dont celle d'Algérie au titre de tenant du trophée, le pays organisateur a proposé deux villes : Dakar et Ziguinchor, dans la Casamance. Si les conditions de séjour et de préparation des équipes basées dans la capitale, Dakar, étaient «potables», celles affectées à Ziguinchor (le groupe C avec l'Algérie, la Côte d'Ivoire et le Congo, le groupe D avec le Ghana, l'égypte et la Zambie) se partageaient, outre les installations du stade Aline Sitoe Diatta, les deux centres d'hébergements disponibles dans la Casamance versée dans une violence insoutenable. Les médias et les officiels étaient, quant à eux, quotidiennement transportés, par avion militaire, de Dakar vers Ziguinchor, et ce, en raison du manque des infrastructures hôtelières dans la région. Cela devrait constituer la «solution» que proposeront les organisateurs équato-guinéens à l'occasion de cette CAN-2015. Mongomo, d'où est originaire le président Teodoro Obiang Nguema, est une ville frontalière avec le Gabon, n'étant reliée au pays que par un aérodrome situé à Mongomeyen (34 km).