Pour le président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne doit être revu. Rym Nasri - Alger (Le Soir) Ali-Bey Nasri ne va pas par trente six mille chemins pour afficher son soutien à ceux qui sont pour la «remise en cause» de l'Accord d'association de l'Algérie avec l'Union européenne. «En se défendant, l'UE a mis en place tous les droits possibles pour protéger certaines filières notamment l'agriculture. Elle a ainsi verrouillé toutes les filières où l'Algérie a des potentialités futures pour l'exportation», a-t-il indiqué hier, sur les ondes de la Radio Chaîne III. Selon lui, l'UE doit revoir sa situation vis-à-vis de l'Algérie. Quant à la réintégration de la licence d'importation algérienne, le président de l'Anexal affirme qu'elle est insuffisante pour réguler et encadrer le commerce extérieur. «La licence d'importation est loin de pouvoir réduire la facture des importations. Elle est juste un moyen de régulation et de protection de certaines filières de la production nationale», dit-il. Et de citer à titre d'exemple les filières de l'agroalimentaire, construction, électroménager, textile et de la mécanique. «La réduction des importations ne peut en aucun cas s'exonérer de la promotion de substitution de l'importation», assure-t-il. Selon lui, l'Algérie dispose de «très grandes» filières à développer. Toutefois, il déplore que la stratégie industrielle mise en place ne soit pas appliquée. «Les lignes de cette stratégie ont été ébauchées en 2007 et ont été mises de côté», a-t-il ajouté. Evoquant la facture d'importations, l'invité de la radio précise que l'année 2014 se clôture avec près de 60 milliards de dollars. Une facture qui avait déjà atteint 53,3 milliards de dollars à fin novembre dernier. «Nous avons des exportations qui représentent 60 milliards de dollars en hydrocarbures et qui s'approchent de 3 milliards de dollars hors hydrocarbures», souligne-t-il. Il estime ainsi que la hausse enregistrée en une année, qui est de l'ordre d'un milliard de dollars dans ces mêmes exportations hors hydrocarbures, est une «performance». S'agissant des services, Ali-Bey Nasri affirme que notre pays est déficitaire d'une manière «assez accentuée». Selon lui, l'Algérie est le seul pays dans le bassin de la Méditerranée, dont la marge des services est déficitaire. «Nous importons en moyenne 12 milliards de dollars de services et exportons 3 milliards de dollars», dit-il encore.