Pour le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelaziz Ziari, la prise en charge de la lutte contre les maladies non transmissibles est «une priorité nationale». Ceci en plus de l'élaboration d'un plan stratégique national multisectoriel de lutte contre les facteurs de risque de ces maladies qui avancent de façon inquiétante, expliquent les spécialistes. Il s'agit aussi, selon les experts, de la mise en place d'un cadre de coordination national multisectoriel. Le ministre intervenait lors d'un séminaire organisé en collaboration avec l'Union européenne. Il s'agit d'un séminaire-atelier de concertation en vue d'arriver à une stratégie de lutte adéquate. Pour ce qui est du programme d'appui au secteur de la santé (PASS) initié par l'Union européenne, il évoque les maladies non transmissibles telles que le diabète, l'hypertension, les maladies respiratoires et les cancers et les facteurs de risque les plus fréquents en Algérie. Les experts rappelleront, de ce fait, que les maladies non-transmissibles constituent un problème de santé publique important en Algérie. C'est à partir des années 1990 que l'Algérie connaît sur le plan épidémiologique une transition caractérisée par une apparition prononcée des maladies chroniques, expliquent les experts. Sont ainsi mis en cause le changement du mode de vie, l'urbanisation importante, l'usage nocif de l'alcool et du tabac ainsi que la prévalence de la pollution, des bouleversements et des changements des habitudes alimentaires, du manque d'exercice physique et de la sédentarité. Ainsi, et selon les experts, une des dernières enquêtes de mortalité montre que le taux de décès par les maladies non transmissibles avoisine les 60%. La proportion de décès par maladies cardiovasculaires est de 26,1%, suivies par les affections périnatales (13,5%), et arrivent par la suite les tumeurs malignes, les affections des voies respiratoires et le diabète sucré avec respectivement 16%, 7,6% et 7,4%. A cet effet, un projet de stratégie de lutte intégrée contre les maladies nontransmissibles est actuellement en cours d'élaboration. Ce projet est mis en œuvre par le consortium Sogerom - Credes - Université libre de Bruxelles dans le cadre du programme d'appui au secteur de la santé, financé par l'Union européenne. L'atelier organisé hier, avait pour objectif de partager une analyse de la situation des MNT en Algérie, et d'échanger les expériences entre les participants ainsi que de définir de manière participative les grandes stratégies et les mesures d'action de lutte intégrée contre les MNT.