La greffe rénale coûte à l'Etat l'équivalent d'une année de dialyse. C'est ce qu'affirme la Fédération nationale des insuffisants rénaux (Fnir) en plaidant pour la greffe à partir du donneur cadavérique. Rym Nasri - Alger (Le Soir) «La dialyse coûte un million de centimes par séance soit approximativement 120 millions de centimes par an. C'est l'équivalent d'une greffe rénale», a précisé le secrétaire général de la FNIR, Mohamed Boukhors. Intervenant hier, au forum de DK News à Alger, il a déploré que l'opération de la greffe du rein à partir du donneur cadavérique traîne toujours. Pourtant, poursuit-il, «la loi et la religion la permettent». Mohamed Boukhors a indiqué qu'une campagne de sensibilisation sur la greffe à partir du donneur cadavérique sera lancée au cours de cette année à travers le territoire national. Toutefois, il déplore que l'Institut national du rein implanté à Blida ne soit toujours pas opérationnel. «Fin prête depuis plusieurs mois, cette infrastructure demeure non fonctionnelle, pourtant elle permettrait d'opérer la greffe de plusieurs organes», dit-il. Le SG de la Fnir appelle aussi à la mise en place d'un fichier national des hémodialyses et de l'Agence nationale des greffes. Une agence qui, selon lui, doit travailler en synergie avec les CHU, chargés de réaliser les greffes d'organes. De son côté, le Dr Mustapha Boukheloua, président de la Fnir, a souligné que l'Algérie compte 18 000 insuffisants rénaux hémodialysés. «Faute de places, plus de 1 500 malades n'ont pas encore accès à l'hémodialyse», dit-il avant de préciser que 3 000 nouveaux cas atterrissent annuellement en dialyse. «En 2005, l'Algérie disposait de 154 centres de dialyse où étaient traités 7 500 malades. Cinq ans plus tard, 13 000 insuffisants rénaux étaient traités dans 235 centres de dialyse. En 2013, le nombre de centres a atteint 300 pour l'hémodialyse et plus de 18 000 malades», dit-il encore. Le Dr Boukheloua a, par ailleurs, signalé des cas d'hépatite C dans certains centres d'hémodialyse. Pourtant, précise-t-il, «l'hépatite C ne passe jamais aux insuffisants rénaux traités à travers la machine d'hémodialyse. La transmission est manu-portée par les manipulateurs».
