Les spécialistes ont appelé hier à mettre fin «au tout » hémodialyse en Algérie et à ce que le programme national de la greffe rénale soit organisé et boosté. Ceci avec comme objectif de réduire les hémodialyses, leurs coûts et leurs impacts sur la santé des malades pour aller vers un programme de greffe efficace. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) S'agissant du programme national de la greffe rénale qui en est encore à ses premiers balbutiements, le professeur Bertal du CNMS qui intervenait hier dans le cadre d'une conférence de presse au forum du quotidien DK News, a précisé qu'il s'agit en premier lieu d'identifier les problèmes qui empêchent un meilleur rendement. Actuellement, il y a 20 000 malades dialysés alors qu'une transplantation rénale coûte quatre fois moins cher que le traitement par hémodialyse, ont expliqué les intervenants. «Un suivi et un engagement politique sont nécessaires. Pour les greffes, il ne s'agit pas d'en faire un grand nombre mais plutôt d'en faire un maximum mais avec une meilleure réussite et sécurité», a déclaré le professeur Bertal. Ce dernier, déplorera, par ailleurs, le fait qu'en Algérie les prélèvements sur des donneurs vivants soient les plus fréquents. Le spécialiste mettra aussi l'accent sur la nécessité de mettre au point un arsenal juridique à même d'assurer le processus de la greffe dans les meilleures conditions et avec un maximum de sécurité. S'agissant de l'insuffisance rénale chronique, les présents dénonceront aussi le fait qu'il n'y ait pas de programme national de dépistage et de démarche nationale institutionnelle notamment chez les personnes à risque comme les hypertendus et les diabétiques. Pire encore, selon le professeur Bertal, chef de service néphrologie à hôpital Parnet, la transplantation rénale est liée à des équipes qui travaillent toutes seules, sans coordination et sans être intégrées dans une institution. Selon les intervenants aussi il n'y pas de suivi du programme national. L'autre problème étant aussi «la création de l'Agence nationale du rein et de l'Institut du rein alors que les projets n'avancent pas sur le terrain», expliquent les intervenants. Pour ces derniers, la transplantation est une activité qui doit être encadrée par la loi. Ils préciseront de ce fait que la loi n'oblige pas les médecins à réaliser les greffes. Dénonçant une situation de flou, les spécialistes présents appelleront à ce qu'aussi bien les chirurgiens, les néphrologues et les anesthésistes notamment soient protégés par la loi. Pour ce qui est de la dialyse, elle n'est qu'un moyen de substitution pour le malade en attendant qu'il soit greffé, expliquent les intervenants qui mettront l'accent sur le fait que l'Agence nationale de la greffe a été créée par décret et n'a pas fonctionné à ce jour. Le professeur Bertal dira ainsi qu'il est urgent de donner les moyens financiers et juridiques à cette agence. Pour le spécialiste, le prélèvement sur des cadavres reste le meilleur moyen d'obtenir des organes. Il citera de ce fait les 4 000 morts sur les routes, comme donneurs potentiels.