Les représentants des insuffisants rénaux ainsi que les spécialistes ont appelé, hier, à une vaste campagne de sensibilisation concernant l'importance du don cadavérique. Demeurent ainsi le frein psychologique et le manque d'information qui entravent l'accord des familles des personnes décédées. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - L'instauration d'une culture du don d'organe est primordiale, selon le professeur Ahmed Ben Mehdi, en vue de prendre en charge la question épineuse des insuffisants rénaux qui constitue pour lui un problème de santé publique. Pour le professeur, au delà de la greffe du rein, c'est la greffe d'organe en général qui doit être au centre des débats. Il rappellera de ce fait qu'il y a actuellement 103 nouveaux cas d'insuffisants rénaux par million d'habitants ainsi que 3 000 nouveaux patients qui viennent s'ajouter aux 19 000 déjà hémodialysés. En 2020, dira aussi le professeur, ils seront 25 000 insuffisants rénaux, d'où l'importance de la promotion de la transplantation rénale : «c'est la véritable réponse a ce problème de santé publique», a commenté le professeur. Il dira aussi qu'il existe actuellement 10 centres de transplantation alors que moins de 200 transplantations sont faites annuellement. Ceci, alors qu'en France «3 000 greffes sont faites annuellement pour quatre centres de transplantation », explique le professeur. Mais la sensibilisation est importante concernant la greffe à partir de cadavres, ceci en dépit du frein psychologique qui entrave l'avancée de ces opérations. Il appellera, ainsi, à la mobilisation des médias, de la société civile et des autorités pour sensibiliser sur l'importance de ce type de don. Pour sa part, M. Boukhers Mohamed porte-parole de la Fédération nationale des insuffisants rénaux a expliqué que la problématique du don d'organe et de la sensibilisation sur cette question sont importantes pour la prise en charge des insuffisants rénaux. Pour l'intervenant toutefois, l'accueil des familles des personnes décédées n'est pas fait pour les encourager à aborder la question du don d'organe. Cette situation concerne notamment les enfants dialysés qui, sans transplantation du rein, vivent un calvaire au quotidien qui les conduit souvent à des complications graves. La greffe rénale constitue ainsi pour l'intervenant, un traitement, même si le malade reste insuffisant rénal sous traitement. Ce dernier a un coût important qui reste hors de portée de la plupart des malades. Parmi les causes de cette pathologie, le diabète et l'hypertension ont une prévalence importante en Algérie.