L'Orchestre symphonique national (Osn), dirigé par le maestro ukrainien Volodymyr Sheiko, a gratifié le public, mercredi soir à Alger, d'un florilège de musiques universelles écrites dans le rythme dansant de la valse, de l'époque romantique du XIXe siècle. Habitué à se produire sur la scène du Théâtre national Mahieddine-Bachetarzi (Tna), Volodymyr Sheiko a vite pris les choses en main dans une prestation dédiée au romantisme et au rythme de la valse (3/4), reprenant uniquement les mouvements les plus connus des grandes œuvres universelles. A travers un programme savamment préparé, quinze œuvres réunissant de grands noms de la musique classique universelle ont ravi l'assistance, combinant la douceur des mélodies avec l'agilité du doigté et les belles prouesses techniques. Les pièces «Polonaise» et «La belle au bois dormant» de Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) ainsi que la pièce de Modest Moussorgski (1839-1881) «Une nuit sur le mont chauve» ont constitué une belle annonce d'un concert qui promettait déjà d'être plaisant. Les valses : «Les vêpres siciliennes» de Giuseppe Verdi (1813-1901), «Mascarade» d'Aram Khatchatourian (1903-1978) et «Mystères de Petersburg» d'Andreï Petrov (1930-2006), ont procuré du bien-être à une assistance bien recueillie. «La danse hongroise» de Johannes Brahms (1833-1897), a été entonnée à la conclusion de la première partie très applaudie par l'assistance qui s'est délectée dans la gaieté et la joie. Alliant la féminité des modes mineurs aux tons relevés des gammes majeurs, les instrumentistes de l'Osn, soutenus par une dizaine de musiciens ukrainiens, ont excellé par leur professionnalisme alternant lenteur et rapidité dans des mouvements nuancés, à ascendances régulières. La deuxième moitié du programme a été consacrée aux valses viennoises de Johann Strauss (1804-1849), donnant une belle opportunité à l'Osn d'étaler pas moins de sept pièces durant lesquelles les musiciens ont brillé par leur professionnalisme. Volodymyr Sheiko, bien inspiré et complètement dans ses partitions, a déployé avec l'Osn les pièces, «Le Baron tzigane», «Les voix du printemps», «Trich-trach», «New pizzicato», «Sous le tonnerre et les éclairs», «Sur la chasse» et de conclure dans l'euphorie avec «La marche de Radetzky». L'entrée payante n'a pas dissuadé le public nombreux à faire le déplacement, estimant qu' «il est temps de se mettre aux normes» et que «payer sa place est la meilleure manière, selon un mélomane, de contribuer à la promotion de la culture». «Du temps de Mahieddine Bachetarzi et Mustapha Skandrani, j'ai toujours été une spectatrice assidue de ces lieux, je me suis toujours nourrie l'esprit de culture, j'aime le patrimoine national et les œuvres universelles», a martelé El Hadja Fifi, venue avec sa fille et ses petits-enfants. Décoré «Personnalité émérite des Arts de l'Ukraine» en 2003 et de l'ordre du Saint-Prince Vladimir Legrand en 2005, le maestro Volodymyr Sheiko est entre autres hautes fonctions qu'il a exercées, chef d'orchestre principal et directeur artistique de l'Orchestre symphonique de la radio ukrainienne. Créé en 1992, l'Orchestre symphonique national a été lancé en 1997 sous la baguette du maestro Abdelwahab Salim, disparu le 26 novembre 1999. Regroupant actuellement près de quatre-vingts musiciens, l'OSN est dirigé depuis 2001 par Abdelkader Bouazzara.