La production et l'exportation d'hydrocarbures, notamment le pétrole, ont enregistré une baisse sensible en 2013 par rapport à l'année précédente. C'est ce que démontre le rapport annuel 2013 de Sonatrach, rendu public récemment. Selon ce rapport, la production primaire totale d'hydrocarbures a diminué de 194,6 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) en 2012 à 186,9 millions de tonnes en 2013 dont 76% en effort propre à Sonatrach (soit 141,3 millions de tonnes) et 45,6 millions de tonnes en association (45,6 millions de tonnes). Ainsi, la production de pétrole brut qui représente 27% du volume global a baissé de 50,9 millions de tonnes en 2012 à 49,4 millions de tonnes l'année suivante, Sonatrach en assurant 53%. C'est également le cas pour la production de gaz naturel, représentant 64% du volume global, avec une baisse de 132,5 milliards de mètres cubes en 2012 à 127,2 milliards de mètres cubes, Sonatrach en réalisant 84%. Une baisse de volume qui concerne également le GPL et le condensat avec des volumes passant respectivement de 6,8 millions de tonnes à 6,6 millions de tonnes et de 9,5 millions de tonnes à 8,8 millions de tonnes, Sonatrach en assurant 79% et 84% de la production. Une trentaine de découvertes réalisées Certes, le rapport indique que 32 découvertes dont 29 en effort propre de Sonatrach ont été réalisées, totalisant un volume en place, prouvé et probable de l'ordre de 416 millions de TEP, «le plus haut niveau réalisé depuis 1967». Outre le forage par Sonatrach de 138 puits d'exploration dont 85 terminés et de 68 puits de développement dont 62 terminés, le rapport cite l'entrée en production des gisements gaziers de Menzel Ledjmet Est et de Gassi Touil, du gisement d'huile d'El Merk et de l'unité GPL de Hassi Messaoud. Comme le rapport indique un montant d'investissement global de 9,252 milliards de dollars engagés en 2013 contre 10,410 milliards de dollars en 2012. Dans ce cadre, les investissements consacrés à l'amont ont diminué de 7,531 milliards de dollars (dont 4,027 milliards de dollars investis par Sonatrach en effort propre) en 2012 à 6,315 milliards de dollars (dont 4,041 milliards de dollars pour Sonatrach) en 2013, tandis que ceux engagés dans l'aval sont passés de 2,089 milliards de dollars à 2,014 milliards de dollars. Moins de pétrole et de GPL vendus localement Or, la tendance baissière concerne bien le pétrole brut vendu sur le marché national dont les volumes passent de 450 000 tonnes à 330 000 tonnes. Idem pour le GPL dont les volumes sont passés de 1 982 000 tonnes à 1 969 000 tonnes. Toutefois, les volumes de gaz naturel et de produits raffinés et bitumes vendus sur le marché domestique ont augmenté, passant respectivement de 32,114 milliards de mètres cubes à 33,376 milliards de m3 et de 9 598 000 tonnes à 10 149 000 tonnes. Concernant les gaz de charge Helios & Helison, la vente est restée stable à 11 millions de mètres cubes. En ce qui concerne le transport par canalisations pour lequel les investissements sont passés de 721 millions de dollars en 2012 à 877 millions de dollars en 2013, le rapport indique que 203,8 millions de tonnes ont été transportées sur les réseaux nord et sud, en baisse par rapport à 2012 (214,1 millions de TEP acheminés). En 2013, 102,1 millions de tep de gaz naturel, 75,4 millions de tonnes de pétrole, 13,4 millions de TEP de condensat et 12,8 millions de GPL ont été acheminés contre respectivement 107,5 millions de tep, 78,8 millions, 14,7 millions et 13,1 millions en 2012. Résultats positifs dans le raffinage Cela étant, la commercialisation domestique des hydrocarbures a progressé de 43,607 millions de tonnes en 2012 à 45,315 millions de tonnes en 2013 (+4%). Notons que les capacités de raffinage sont passées de 22,6 millions de tonnes en 2012 à 23,8 millions de tonnes en 2013 dont 7,0 millions de tonnes de gasoil, 2,3 millions de tonnes d'essences, 0,6 million de tonnes de GPL et 0,3 million de tonnes d'arômes, lubrifiants et bitumes. Outre le fait que la production de GNL a augmenté de 24,4 millions de m3 à 25 millions de m3 tandis que la séparation et production de GPL à partir des raffineries et des complexes GNL a atteint les 7,2 millions de tonnes en baisse de 0,2 million de tonnes par rapport à 2012. Relevons que le volume de pétrole brut traité à atteint les 21,2 millions de tonnes et celui de condensat traité à Skikda a atteint les 3,1 millions de tonnes. Moins de recettes en 2013 Ce faisant, le chiffre d'affaires a diminué de 9%, passant de 5 831 milliards de dinars en 2012 à 5 324 milliards de dinars en 2013. Soit une exportation d'hydrocarbures qui a enregistré une baisse de 6,7%, le volume total chutant de 107,2 millions de tonnes en 2012 à 100,1 millions de TEP en 2013. Soit un chiffre d'affaires à l'export également diminué de 11%, passant de 71,5 milliards de dollars à 63,5 milliards de dollars en 2013. Et ce, sur la base du prix du Sahara Blend en baisse de 1,6%, avec une moyenne annuelle pondérée de 109,1 dollars le baril en 2013 contre 110,8 dollars le baril en 2012. De même que les ventes sur le marché national ont diminué de 35,5 milliards de dinars par rapport à 2012, passant à 264,2 milliards de dinars. Moins de pétrole et de gaz naturel exportés Ainsi, le volume de pétrole brut exporté est passé de 31,9 millions de tonnes en 2012 à 28,4 millions en 2013. Idem pour le GPL dont le volume a diminué de 5,5 millions de tonnes à 5,3 millions et pour le gaz naturel dont les ventes ont diminué de 37,3 milliards de m3 à 32,7 milliards de m3. Par contre, les exportations de condensat, produits raffinés et GNL ont cru respectivement de 5,1 à 5,4 millions de tonnes, de 12,4 à 12,8 millions de tonnes et de 24,2 à 24,4 millions de m3. Le rapport cite par ailleurs l'importation de 5 millions de tonnes dont 86% sont des quantités de gasoil et d'essence. En ce sens, l'on indique que la subvention d'équilibre (différentiel de prix généré par l'importation de produits pétroliers pour la couverture des besoins du marché national) est passée de 360 milliards de dinars en 2012 à 377 milliards de dinars en 2013. Soit une hausse de 3,6% de la perte entre le coût d'achat du gasoil et des essences importés et leur prix de vente administré. Concernant la fiscalité pétrolière D'autre part, le rapport indique que la fiscalité pétrolière versée au titre de l'exercice 2013 a atteint les 3 571 milliards de dinars dont 2 172 milliards de dinars de la taxe sur les revenus pétroliers (TRP), 952 milliards de dinars de redevance sur production d'hydrocarbures, 205 milliards de dinars d'impôt complémentaire sur les revenus/impôt sur les bénéfices, 236 milliards de dinars d'impôt sur la rémunération, 5 milliards de dinars de taxe superficiaire et 1 milliard de dinars de taxe sur le torchage. Comme la rémunération des associés s'est élevée (profit oil) passant de 686 milliards de dinars à 606 milliards de dinars (-12%).