Trois grandes puissances du continent, la Côte d'Ivoire, le Cameroun et le Mali entrent en scène dans la CAN-2015, aujourd'hui à Malabo, au sein d'un groupe D particulièrement relevé où le moindre faux-pas pourrait coûter très cher. Les débats commenceront en douceur pour les Ivoiriens, opposés à la Guinée, l'équipe la plus faible de la poule. Malgré le vide immense laissé par la retraite internationale de Didier Drogba, les Eléphants peuvent difficilement se cacher, leur effectif étant de loin le plus impressionnant du tournoi, avec comme tête de gondole le milieu de Manchester City Yaya Touré, le meilleur joueur africain de ces quatre dernières années. Gervinho, Kolo Touré, Salomon Kalou, Wilfried Bony, récemment transféré à Manchester City, le Stéphanois Max-Alain Gradel : il reste encore du beau monde au sein d'une formation désormais dirigée par Hervé Renard après l'échec de l'expérience Sabri Lamouchi (quart de finale de la CAN-2013, élimination au 1er tour du Mondial-2014). Celui qui avait mené à la surprise générale la Zambie jusqu'au sacre continental en 2012 va, pour une fois, mesurer le poids de la pression. «Le groupe a été très rajeuni et si on se réfère aux qualifications, on ne peut pas faire partie des favoris, a-t-il expliqué. Mais on est à chaque fois attendu. Quand un adversaire affronte la Côte d'Ivoire, il y a tout ce que cela comporte : trois Coupes du monde consécutives, des joueurs qui évoluent dans les plus grands clubs. Maintenant, il faut construire une équipe capable d'avoir une bonne homogénéité et un équilibre. Il ne suffit pas d'associer des noms.» Un premier élément de réponse sera donné contre les Guinéens de Michel Dussuyer. Personne n'admettrait un faux-pas ou un résultat étriqué face à une nation qui n'a plus franchi le premier tour depuis 2008. Choc Mali-Cameroun Pour les Eléphants, il est donc primordial de marquer les esprits, avant le choc de la journée entre le Cameroun et le Mali. Les Lions indomptables reviennent à la CAN après avoir manqué les deux dernières éditions et eux aussi doivent entamer un nouveau cycle avec le départ de Samuel Eto'o. «Le Cameroun est en reconstruction», a ainsi déclaré le capitaine Stéphane Mbia, suspendu ce soir pour un carton rouge reçu lors de la dernière journée des qualifications contre la Côte d'Ivoire. Il s'agit également d'effacer la désastreuse image laissée durant la Coupe du monde. Outre le bilan infâmant de trois défaites, dont deux déculottées administrées par la Croatie (4-0) et le Brésil (4-1), les Camerounais s'étaient distingués par une violente altercation en plein match entre deux joueurs et des accusations de corruption. Le Mali a moins d'antécédents fâcheux, bien au contraire. Demi-finaliste en 2012 et 2013, il s'appuie comme toujours sur son guide Seydou Keita (AS Rome), même s'il doit gérer une absence de poids, celle de l'attaquant de Bordeaux Cheikh Diabaté, blessé au genou et indisponible quatre mois. Sans le géant malien, ce sont Mustapha Yatabaré (Trabzonspor, ex-Guingamp) et Modibo Maiga (Metz) qui seront placés en première ligne par le Franco-Polonais Henri Kasperczak, un habitué de l'Afrique (6e participation à la CAN). Start (Aujourd'hui à Malabo) Côte d'Ivoire-Guinée (17h)