Les 2 et 5 février prochain, l'un des plus grands pianistes contemporains sera en concert à l'auditorium Aïssa-Messaoudi de la Radio nationale, au grand bonheur des amoureux de la musique classique, et notamment du génie de tous les temps, Ludwig Van Beethoven. Christian Leotta se produira à Alger à l'initiative de l'Institut culturel italien. Ce virtuose du piano s'est fait connaître en 2002 lorsqu'il devint, depuis Daniel Barenboïm, le plus jeune pianiste à interpréter et enregistrer l'intégralité des sonates de Beethoven. Il n'avait alors que 23 ans. Mais au-delà de cet exploit, l'artiste séduit les mélomanes par sa maîtrise instrumentale parfaite et surtout par sa profonde compréhension des œuvres des compositeurs classiques et romantiques. Et c'est avec autant de témérité que d'assurance qu'il décide de revisiter celui qui, aux côtés de Mozart, fut un génie insurmontable de l'art musical. Difficile, parfois insaisissable, et toujours intimidante, l'œuvre de Beethoven est certes l'une des plus reprises par les instrumentistes contemporains mais rares sont ceux qui ont osé innover dans l'interprétation de ses sonates. Réputée pour sa perfection, la musique du compositeur est pour ainsi dire intouchable ! Seulement, Christian Leotta a trouvé le moyen d'y apporter une subjectivité étonnante sans jamais toucher à l'intégrité du morceau. Le style du pianiste est assez complexe en ce sens qu'il est l'un des rares à plonger entièrement dans l'univers insondable de Beethoven, à en comprendre les subtilités, les silences et les tonalités singulières. Il ne serait donc pas exagéré d'imaginer que le génie allemand, en dépit de son intransigeance légendaire, n'aurait rien trouvé à redire à l'interprétation de Leotta tant l'exactitude y cohabite avec une folle inventivité. Plusieurs critiques musicaux prestigieux ont d'ailleurs reconnu chez l'artiste ce «gène beethovenien» qui lui permet de redonner vie à la poésie transcendante de ses sonates et d'en célébrer le caractère définitivement intemporel. D'aucuns s'accordent à dire que «l'entreprise de Leotta est une contribution majeure parmi les enregistrements existants». Des compositeurs et des interprètes de renommée mondiale ont également commenté la démarche singulière de l'artiste, à l'instar de la pianiste et claveciniste américaine Rosalyn Tureck qui a souligné «le talent extraordinaire» de Christian Leotta, tandis que la légende autrichienne Karl Ulrich Schnabel a salué son «parfait respect des indications des compositeurs classiques et romantiques». Né à Catana en Italie, l'artiste commence ses études au Conservatoire Verdi de Milan, puis il rejoint la Fondation internationale Théo Lieven pour le piano et la «Turek Bach research Foundation» d'Oxford en Angleterre. Depuis l'enregistrement des quatre premiers tomes de l'intégrale, il fait le tour des scènes internationales les plus prestigieuses. Pour son concert à Alger, le pianiste exécutera les deux premières des trente-deux sonates de Beethoven. Un rendez-vous à ne pas rater les 2 et 5 février à 19h à l'auditorium Aïssa-Messaoudi. L'entrée est sur invitation, à récupérer au niveau de l'Institut culturel italien.