L'Algérie suit-elle l'évolution de l'utilisation des nouvelles technologies dans le domaine de la formation et l'enseignement ? Selon Khennak Ferhat, chercheur au Cerist, l'Algérie a initié depuis plusieurs années le télé-enseignement. Cependant, déplore-t-il, pour des raisons de ressources humaines, le système pour lequel le ministère de l'Enseignement supérieur a déboursé une enveloppe de 130 milliards de centimes ne fonctionne pas comme il se doit. «Très économique et souple, il me permet d'étudier dans n'importe quel point du globe, à n'importe quel moment et au rythme qui me convient, mais, malheureusement, même les enseignants ne sont pas au courant de son existence parce qu'il y a une guéguerre de personne», a soutenu le chercheur qui s'exprimait, hier, lors d'un forum initié par l'opérateur de la téléphonie mobile, Mobilis, sur les thèmes du M-Learning (apprentissage sur un appareil mobile) et du serious games (jeux sérieux). Les intervenants estiment qu'il faudra sensibiliser davantage pour l'utilisation de ces nouvelles applications en particulier dans les écoles. Une start-up a, d'ailleurs, tenté l'expérience du sérieux games en Algérie (Quizito) et tente de l'introduire peu à peu dans les écoles primaires. L'application qui permet aux enfants d'apprendre en jouant contient 1 000 livres scolaires, 1 000 quiz et 10 000 questions. Selon M. Khenak, les pays anglophones ont démarré avec le E-Learning et avec la mobilité des mouvements, il y a eu une évolution naturelle vers le M-Learning. «Ils avaient les moyens de le mettre en place et d'en tirer bénéfice, ce que nous n'avons pas encore chez nous», estime le chercheur. Et aujourd'hui, poursuit-il, comme les gens demandent de voir, d'écouter et de toucher l'enseignant, pour une raison de motivation, le monde est passé vers le V-Learning (enseignement par vidéo). «Il y a des conditions pour mettre en place un dispositif dont les infrastructures et les moyens mais en Algérie, il y a un divorce entre le praticien et le chercheur» estime ce chercheur.