L'acheminement de l'aide humanitaire aux camps des réfugiés sahraouis se fait dans la «transparence» avec «rigueur» et dans le respect du dispositif de suivi et de contrôle mis en place, ont affirmé vendredi à l'APS des représentants d'Echo et du PAM en Algérie. Toutes les étapes d'acheminement des aides humanitaires vers les camps des réfugiés sahraouis dans le Sud-Ouest algérien (achat, transport, stockage, distribution, etc.) sont soumises à un monitoring qui écarte tout risque de détournement, ont souligné les représentants du Bureau humanitaire de la Commission européenne (Echo) pour le Maghreb et du Programme alimentaire mondial (PAM), respectivement Hervé Caiveau et Francesca Caponera. «Les aides humanitaires, dont des denrées alimentaires, sont contrôlées dès leur acquisition jusqu'à la distribution aux destinataires. Le contrôle se fait pendant le transport, au niveau de l'entrepôt central, pendant le stockage, au départ des camions vers les camps des réfugiés, au moment même de la distribution ainsi qu'après la réception par les bénéficiaires de l'aide», a expliqué M. Caiveau. Rappelant que l'Office d'aide humanitaire de la Commission européenne (Echo) consacre annuellement 10 millions d'euros d'aides humanitaires pour les réfugiés sahraouis, M. Caiveau a indiqué que ces aides sont réparties parmi un certain nombre de partenaires dont le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) et le PAM. Il a ajouté que l'acheminement des aides financées par l'Union européenne (UE) au profit des réfugiés sahraouis «se fait en fonction des critères établis par l'ensemble de la communauté humanitaire et sous le contrôle des ses partenaires, avec rigueur et en toute transparence». Pour sa part, la vice-représentante du PAM en Algérie, Francesca Caponera, a affirmé l'existence d'un «très fort», système de monitoring pour surveiller et contrôler toute la chaîne d'acheminement des aides humanitaires, qui, a-t-elle affirmé, sont «chargées dans des conteneurs scellés, ouverts une fois arrivés aux camps des réfugiés». «Il y a un très fort système de monitoring. Toute la chaîne d'acheminement des aides humanitaires est contrôlée et surveillée avec rigueur. Les aides sont transportées vers les camps de réfugiés dans des conteneurs scellés, dont tous les risques de détournement sont à écarter», a-t-elle soutenu. Mobiliser d'autres bailleurs de fonds, une nécessité Concernant la situation dans les camps de réfugiés sahraouis, les deux interlocuteurs ont écarté le risque d'une crise humanitaire dans les camps, soulignant, toutefois, la nécessité de mobiliser d'autres bailleurs de fonds afin d'éviter une rupture des stocks actuels qui, ont-ils fait savoir, «peuvent couvrir les besoins humanitaires des réfugiés jusqu'au mois de juillet 2015». Le président du Croissant-Rouge sahraoui (CRS), Yahia Buhobeini, avait mis en garde mardi ans une interview à l'APS, la communauté internationale contre les tentatives visant à décourager les donateurs d'octroyer des aides aux réfugiés sahraouis après la récente exhumation d'un rapport européen sur l'aide humanitaire. Ce rapport, datant de 2007, évoquait des «risques de mauvaise distribution et non de détournement des aides», selon M. Buhobeini qui avait appelé, par conséquent, la communauté internationale à «ne pas tomber dans le piège de la manipulation et des mauvaises intentions». A ce propos, M. Caiveau a affirmé la détermination de l'Echo à contribuer à la recherche des financements auprès d'autres bailleurs de fonds afin de maintenir l'aide humanitaire au profit des réfugiés sahraouis, estimant qu'«il ne s'agit pas d'une tâche simple». Pour sa part, Mme Caponera a fait savoir que «le PAM est en alerte car la contribution des donateurs et des bailleurs de fonds réguliers pour l'année 2014 a diminué par rapport aux années précédentes en raison de la dégradation de la situation humanitaire de par le monde induite par les conflits et autres pandémies», citant comme exemple, la Syrie, l'Irak et l'épidémie d'Ebola en Afrique. «Le stockage actuel des denrées alimentaires destinées aux réfugiés sahraouis répond aux besoins humanitaires jusqu'à juillet 2015. Nous sommes en train de fournir de grands efforts avec les bailleurs de fonds pour qu'ils maintiennent et poursuivent leurs dons comme auparavant afin d'éviter les risques de rupture de stocks», a-t-elle souligné.