«Le Qatar doit en faire plus» pour assurer des conditions de travail décentes sur les chantiers du Mondial-2022, a déclaré le président de la Fifa Joseph Blatter à l'issue d'une entrevue avec l'émir Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, hier à Doha. «Comme certaines organisations de défense des droits de l'Homme l'ont noté, des progrès ont déjà été accomplis, en particulier avec les normes introduites sur les chantiers de construction, mais le Qatar doit en faire plus pour assurer des conditions de travail équitables pour tous. Cela ne sera possible que grâce à l'effort collectif de toutes les parties prenantes, des entreprises de construction aux autorités», a affirmé M. Blatter juste avant la réunion du comité exécutif de la Fifa, jeudi et vendredi à Zurich, qui doit fixer les dates du Mondial-2022. Le CE devrait à cette occasion acter la tenue d'une Coupe du monde en novembre-décembre 2022. Les conditions de travail sur les chantiers du Mondial au Qatar sont régulièrement dénoncées par des organisations internationales de défense des droits de l'homme. En janvier 2014, la Fifa avait haussé le ton et «sommé» le Qatar de prendre des mesures concrètes. En réponse, en mai 2014, l'émirat avait promis d'abolir la «kafala», le système de parrainage local qui fait des salariés des quasi-propriétés de leur employeur, et son remplacement par «un système de contrat de travail». Début février, le Qatar a encore annoncé qu'il allait introduire un système de paiement des salaires grâce auquel les ouvriers seraient payés au moins une fois par mois. Une revendication de longue date de la part d'organisations de défense des droits de l'homme comme Amnesty International ou Human Rights Watch. Le 25 février à Doha, le secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke, a reconnu «qu'il y (avait) des problèmes» sur les chantiers du Mondial-2022 tout en se déclarant «très heureux» des améliorations engagées.