A l'occasion de la Journée nationale des personnes handicapées, la commune de Sidi Ben-Adda a célébré, à l'instar de toutes les communes du pays, cette journée dans une ambiance simple et loin des feux de la rampe. Les personnes handicapées de cette localité n'ont pas mis des gants pour décrier leur situation dans cette société où elles disent qu'elles ne se sentent pas égales aux autres personnes valides qui ont beaucoup de chance de vivre heureuses en Algérie. Les handicapés, disent-ils, sont mal vus par la société et lésés du côté des pouvoirs publics. Leurs parents ont mis à profit cette journée pour demander des pouvoirs publics de revoir à la hausse l'allocation forfaitaire de solidarité (AFS), car, comme ils l'expliquent, les 4 000 dinars qu'ils touchent mensuellement ne leur permettent même pas de couvrir les moindres frais parapharmaceutiques ou autres dépenses des malades, raison pour laquelle ils sollicitent aussi des pouvoirs publics un peu de considération. L'autre revendication des parents concerne l'ouverture d'une annexe du centre spécialisé dans cette localité, ou à défaut assurer le transport à leurs enfants vers les centres spécialisés dans la ville d'Aïn-Témouchent car ils sont confrontés à d'énormes difficultés. L'autre frange des personnes handicapées adultes évoque ses problèmes qui sont plus aigus : «Nous demandons une prise en charge de nos préoccupations et une considération humaine en tant que citoyens algériens dans un Etat qui prône les droits de l'homme. La fête ne signifie pas l'offre de fleurs sans arôme et puis tout s'efface. Notre situation sociale est alarmante. Nous demandons des facilités pour l'emploi, le logement.» Dans ce contexte, une fille de chahid handicapée, célibataire et démunie socialement, déplore l'attitude des responsables qui se disent soucieux et solidaires, en criant : «Je n'ai eu ni travail, ni logement bien que j'ai écrit aux autorités concernées depuis plus de dix ans.»