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Le Jasmin et le Sabre
Publié dans Le Soir d'Algérie le 23 - 03 - 2015


Par Naoufel Brahimi El Mili
Officiellement, la démocratie arabe est née à Sidi Bouzid. Le départ précipité du général-président a été unanimement salué comme étant la révolution du Jasmin.
Le «sacrifice» de Mohamed Bouazizi reçut tous les hommages. Après son immolation, le téléprédicateur de la chaîne qatari Al-Jazeera, l'a élevé au rang de chahid. Dans la banlieue de Tunis, à Benarous, l'hôpital des grands brûlés porte désormais le nom de l'immolé de Sidi Bouzid ! De même qu'à Paris, Bertrand Delanoë, natif de Bizerte, alors maire de la capitale, a baptisé dans la foulée une place «Mohamed Bouazizi».
Pour rappel, Habib Bourguiba n'avait qu'un terrain de pétanque à Bride-les-Bains en Haute Savoie qui portait son nom. Quatre ans plus tard, un octogénaire prend les rênes de la Tunisie, remplaçant ainsi, après une transition, un septuagénaire. Révolution des jeunes, nous avait-on dit. Toutefois, la classe politique tunisienne réussit un véritable compromis historique : une élection présidentielle en deux tours, une coalition entre Nida Tounès de Beji Caïd Essebsi avec En-Nahdha de Rached Ghanouchi est au pouvoir. Seulement la transition reste fragile sous une double menace : le terrorisme et une économie qui tarde à repartir aussi faute d'aides internationales.
Pourtant au sommet du G8 à Deauville tenu en mai 2011, les grands de ce monde ont promis plus de quarante milliards de dollars pour aider la Tunisie et l'Egypte, dès les premiers frémissements du printemps arabe.
Béji Caïd Essebsi, alors Premier ministre, s'y était rendu mais était revenu les mains vides. Le grand frère algérien prête cinq milliards de dollars au FMI mais n'envisage (pas encore ?) de lancer un plan Marshall pour son voisin tunisien avec qui il partage la frontière la moins anormale. En même temps, l'Algérie emploie sur ses différents chantiers une centaine de milliers de travailleurs étrangers, essentiellement chinois et turcs. Où est la préférence maghrébine ?
Aussi, durant la dernière campagne présidentielle, l'économie n'a point été au centre des débats. Le tourisme représentant 10% du PIB ne repart pas, loin de là. Le dernier attentat du musée du Bardo, où plus d'une vingtaine de touristes ont été abattus, ne fera pas de l'été 2015 la meilleure cuvée touristique.
La dépendance touristique est une vulnérabilité dans ce contexte tumultueux. Il est temps de dépasser le modèle «Sea, Sfax and Sun». Au centre de la problématique économique se situe, comme très souvent, la mauvaise répartition de la richesse. Deux mondes continuent de vivre côte à côte en s'ignorant dans un premier temps mais en s'affrontant inévitablement : Sidi Bouzid contre Sidi Bousaïd.
La première commune est à la seconde ce qu'en France, Saint-Denis dans le 93 est à Saint-Tropez. De cette confrontation, l'islamisme n'est pas exclu. Au contraire, il est nourri par le mécontentement et par la géopolitique environnante. Plus de 3 000 djihadistes tunisiens sont entre la Syrie et la Libye. Ce chiffre est affolant car il est du même ordre que celui des djihadistes algériens partis combattre le soldat soviétique en Afghanistan avant de rentrer en Algérie pour rejoindre les rangs du sinistre GIA et autres groupes terroristes.
La tragédie qui en avait résulté est innommable alors que durant la décennie noire les armes n'étaient pas disponibles en aussi grandes quantités. De ce fait, la coopération économique bien que nécessaire doit être élargie au sécuritaire. Déjà au mois de décembre 2010, Michel Alliot-Marie, alors ministre de l'Intérieur, proposait de faire bénéficier la police de Ben Ali du savoir-faire français, au nom de la stabilité. L'expérience algérienne dans la lutte anti-terroriste est une des clés surtout si elle est conjuguée avec de véritables accords commerciaux. Pour la France, c'est le moment de construire avec la Tunisie, une authentique collaboration sécuritaire, ne serait-ce qu'au nom de la solidarité entre «Charlie» et «Hamadi».


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