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TUNISIE
La leçon de démocratie
Publié dans Le Soir d'Algérie le 23 - 12 - 2014

Comme prévu, Béji Caïd Essebsi est officiellement élu président de la République de la Tunisie depuis hier lundi 22 décembre 2014. Les résultats du deuxième tour des présidentielles du 21 décembre annoncés dans l'après-midi, hier lundi, par l'Instance supérieure indépendante pour les élections, sont sans appel : à 55,68% des suffrages, Essebsi devance largement son rival, le président intérimaire sortant, Moncef Marzouki, qui n'en obtiendra que 44,32%.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir)
A 88 ans, Béji Caïd Essebsi devient ainsi le troisième président à diriger la Tunisie depuis son indépendance en 1956 et le premier à accéder au pouvoir suprême à l'issue d'élections réellement libres et démocratiques.
Le candidat battu, Moncef Marzouki, a certes occupé la fonction, mais c'était à titre intérimaire et suite à un accord politique après l'élection de l'Assemblée constituante qui le désignera dans le sillage de la mise en place des institutions de la transition.
Le nouvel homme fort de la Tunisie, et contrairement à tout le personnel politique en vue chez nos voisins de l'Est depuis la «révolution du jasmin» du 14 janvier 2011 et la chute de Ben Ali, n'est pas issu de l'opposition. Contrairement à son rival Marzouki, à Ghanouchi l'islamiste et à une pléade d'autres dirigeants de formations politiques en Tunisie qui, tous, étaient dans l'opposition et même dans la clandestinité, Caïd Essebsi est un ancien ponte du régime de Habib Bourguiba.
Issu de la vieille bourgeoisie tunisoise, l'homme occupera de hautes fonctions auprès du père de la Révolution tunisienne en étant ministre de l'Intérieur, des Affaires étrangères, de la Défense de Bourguiba. Puis, sous Ben Ali, il occupera le poste de président de l'Assemblée de 1990 à 1991 avant de se retirer du paysage politique sans pour autant jamais s'opposer au régime. Il ne reviendra au devant de la scène qu'après la «révolution du jasmin» où il sera chargé de diriger un gouvernement de transition dont la mission était d'organiser l'élection de l'Assemblée constituante.
Une mission que Essebsi réussira avec succès mais c'est le mouvement Ennahda qui remportera ce premier scrutin libre dans l'histoire du pays. Ennahda prend ainsi le pouvoir et forme une coalition gouvernementale tripartite, appelée d'ailleurs la Troïka tandis que Essebsi, lui, s'impose comme chef de l'opposition au gouvernement islamiste. Il crée son parti, Nidaa Tounès (l'appel de la Tunisie, ndlr) qui est plus qu'un parti.
Un large front regroupant des partis laïques, de gauche, des hommes d'affaires, des syndicalistes, des militants de la société civile dont le dénominateur commun est leur opposition aux islamistes. Dans cette affaire, Caïd Essebsi fera preuve d'un courage politique incontestable en y associant et en les assumant, d'anciens membres du RCD, le parti honni de Ben Ali. Un courage dont ne peuvent faire preuve que de vrais hommes d'Etat et c'est assurément cette qualité qui fait la différence entre lui et Marzouki et, de manière générale, qui en ont fait, aux yeux des Tunisiens, l'homme qui incarne la stabilité, la sécurité et le sens de l'Etat.
Ce qui constitue du lourd dans un pays comme la Tunisie qui s'était certes débarrassée de la dictature pure et dure de Zine El Abidine Ben Ali mais pas tout à fait à l'abri de grandes répliques comme celle qui a fortement secoué l'Egypte, ou celle qui fait saigner la Syrie ou encore celle qui a fait exploser la Libye.
Pays de dix millions d'habitants, de taille modeste, à l'économie frappée de plein fouet avec le déclin de ce qui faisait sa principale ressource, le tourisme, la Tunisie est également vulnérable au plan sécuritaire. Parmi tous les pays de la région, la Tunisie est le seul pays à ne pas disposer d'une armée forte comme l'Algérie, l'Egypte, et la Libye sous Kadhafi.
C'est, effectivement, au plan sécuritaire davantage qu'économique que la Tunisie est menacée depuis l'éclatement de la crise libyenne à ses frontières sud et l'apparition de groupes terroristes salafistes tunisiens particulièrement féroces.
En janvier 2013, les observateurs étaient stupéfaits en apprenant que le groupe terroriste qui a attaqué le site gazier de Tiguentourine, dans l'extrême sud algérien, «était constitué majoritairement de salafistes... tunisiens. Assurément, il s'agit là du plus grand défi auquel sera confronté le nouveau maître de Carthage qui, avant même la proclamation des résultats officiels, avait annoncé que sa première visite à l'étranger le sera à Alger.
Avec 965 km de partagés entre les deux pays, il est évident que la coopération militaire et sécuritaire entre Alger et Tunis est tout simplement vitale.
La Tunisie, qui vient de clore une période de transition avec succès et une leçon de démocratie et de maturité admirée dans le monde, devra désormais passer à autre chose : préserver cette jeune démocratie contre toute mauvaise surprise.
En premier lieu, un terrorisme qui gagne en ampleur.


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