Conscients des répercussions économiques néfastes que l'action va engendrer et de la portée politique de l'action, le porte-parole des gardes communaux, Aliouat Lahlou, a déclaré hier lors d'un rassemblement organisé devant le siège de la wilaya de Bouira que le seul langage que le pouvoir comprend et auquel il répond, est la rue. «Eh bien nous allons réoccuper la rue et de la plus belle manière : nous allons organiser un rassemblement national au niveau du tunnel Bouzegza sur l'autoroute, le 3 mai prochain.» Aliouat Lahlou, qui s'exprimait hier mardi devant des centaines de gardes communaux qui viennent de retrouver leur cohésion après plusieurs mois de déchirements, n'a pas raté l'occasion pour rappeler les sacrifices des gardes communaux avec 4 668 chahids, tombés au champ d'honneur pour que vive la République, ainsi que les milliers de blessés, dont des centaines de handicapés à vie, des milliers de veuves et d'orphelins, des dizaines de milliers de licenciés, sans pension ni prise en charge. D'ailleurs parmi les protestataires, il y avait même des licenciés qui ont été réintégrés depuis 2008 mais qui attendent toujours la régularisation de leur situation, c'est-à-dire le payement des années de leur licenciement avant leur réintégration. Sur place, ils ont interpellé leurs collègues pour les défendre, eux qui ont été blessés dans leur chair, qui ont été abusivement écartés avant d'être réintégrés mais sans payement de leurs années de licenciement. Le porte-parole des gardes communaux a fustigé au passage le ministre de l'Intérieur qui n'a jamais pensé à régler les problèmes des gardes communaux ni reconnaître leurs sacrifices, eux qui étaient debout pendant les années de braise, qui ont lutté contre les terroristes seuls dans les villages isolés et sans aucun soutien ni financier ni moral, et qui avaient pour seule arme, leur amour pour la patrie. Aliouat Lahlou fustigera également l'érection des terroristes au rang d'hommes politiques en référence à Madani Mezrag qui a été reçu par Ouyahia en tant que personnalité politique. Pour le porte-parole des gardes communaux, «il n'y aura jamais de réconciliation tant que le bourreau n'a pas reconnu ses crimes et demandé officiellement pardon aux victimes du terrorisme». Enfin, lors de ce rassemblement, les gardes communaux ont demandé au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, d'intervenir afin de prendre en charge leur dossier car selon eux, le ministre de l'Intérieur n'est plus crédible à leurs yeux.