Encore une fois et pour faire entendre leur voix, les gardes communaux libres réunis depuis peu dans un Mouvement national des gardes communaux libres ou MNGCL, lequel, rappelle-t-on, prépare activement son premier congrès constitutif pour le 1er novembre à Ifri dans la wilaya de Béjaïa, ont organisé avant-hier jeudi un meeting devant le siège de la wilaya, avant d'improviser une marche le long des principaux boulevards de la ville pour finir devant la cour, où un communiqué a été remis au procureur général près la cour de Bouira. Ainsi, devant l'esplanade du siège de la wilaya de Bouira, le porte-parole du MNGCL, Aliouat Lahlou, a rappelé d'une manière exhaustive tous les sacrifices de ce corps qui a payé un lourd tribut avec quelque 4 668 gardes communaux tombés au champ d'honneur, en martyrs du devoir pour sauver la République des mains des intégristes, alors que plus de 9 000 autres, ont eu la vie sauve mais avec des blessures dont les séquelles seront portées à vie, avec pour certains, des balles dans leurs corps, et d'autres avec des amputations de jambe, de bras ou des deux jambes ; quelque 13 000 autres gardes communaux ont été atteints psychologiquement, en contractant des maladies chroniques dont 95% relèvent des maladies psychiques et mentales, et enfin, le summum de l'ingratitude envers ce corps, la libération ou le licenciement de quelque 35 000 gardes communaux sans aucune indemnité. Tel est le bilan de ce corps qui a été créé officiellement par l'Etat lorsque le pays était à feu et à sang, un corps qui a contribué à la sécurité des villages et des hameaux les plus éloignés, un corps qui a défendu le citoyen là où les corps constitués n'y étaient pas arrivés, et pour lequel, ce même Etat, une fois la paix revenue, a décidé un jour de l'année 2011 de le dissoudre et de l'effacer de l'Histoire. «Non et non. Nous ne nous tairons pas. Nous lutterons jusqu'à la dernière goutte de notre sang pour que notre sacrifice et surtout le sacrifice de ceux qui ne sont pas aujourd'hui parmi nous, car partis à la fleur de l'âge, fauchés par des terroristes contre qui nous avons, Dieu merci, eu le dernier mot, ne soient pas vains. Le corps des gardes communaux doit rester pour l'Histoire. Il doit être reconnu par l'Etat et nous ferons tout pour que cette reconnaissance ait lieu», déclarera sous les applaudissements Aliouat Lahlou qui rappellera à l'occasion qu'entre autres résolutions qui seront prises lors du congrès du 1er novembre, «la création d'un observatoire pour la sauvegarde de la mémoire des gardes communaux». Et au sujet de ce congrès, le délégué de Béjaïa qui était également présent à ce meeting, a rappelé que les préparatifs sont en bonne voie et qu'à l'occasion, «tous les gardes communaux à l'échelle nationale seront invités, y compris Hakim Chouaib». Cela étant, après ce meeting où le porte-parole du MNGCL a abordé tous les sujets d'actualité et durant lequel il a stigmatisé le ministre de l'Intérieur qui, selon lui a échoué sur tous les plans et ce, depuis sa nomination, et surtout dernièrement avec les événements de Ghardaïa qui se poursuivent en emportant des vies humaines, qui ne semblent pas émouvoir le ministre de l'Intérieur, et les protestations des policiers qui dépendent directement de son département. «Des évènements qui auraient pu inciter le ministre à démissionner», rappelle l'orateur. Rappelons qu'après ce meeting, les gardes communaux ont improvisé une marche qui a duré près d'une heure. Les gardes communaux libres ont sillonné les principaux boulevards en scandant des mots d'ordre de dignité, d'honneur, et de promesse de poursuivre le combat jusqu'à satisfaction de la plate-forme de revendications dont le principal point est la reconnaissance de ce corps.