Des dizaines de gardes communaux libres qui se sont déplacés, hier, au siège de la wilaya pour organiser le sit-in comme il a été convenu par le Mouvement national des gardes communaux libres (MNGCL) pour organiser des sit-in à travers l'ensemble des wilayas du pays hier dimanche, ont été empêchés par la police d'organiser leur action. Un des gardes communaux libres présents sur les lieux raconte : «Nous étions dans la cour de la wilaya à attendre nos amis qui arrivaient au fur et à mesure, afin de nous rassembler lorsque des policiers armés de gourdins arrivent en nombre pour nous intimer l'ordre de quitter les lieux et sortir hors du siège de la wilaya. Nous avons rétorqué que nous ne sommes pas là pour créer des problèmes mais pour observer un sit-in et attirer l'attention des pouvoirs publics sur notre situation. Sans prendre garde de ce que nous disions, les policiers nous ont cernés et nous ont forcés à quitter les lieux.» Pour Aliouat Lahlou, le porte-parole du MNGCL, qui était également sur les lieux et qui a été invité à choisir parmi ses compagnons cinq autres afin de voir le chef de cabinet, «la manière avec laquelle la police a réagi est inacceptable. Dorénavant et puisque l'Etat ne veut plus nous voir, nous allons sortir dans la rue pour être aux côtés du citoyen et du peuple. Nous allons organiser des marches hebdomadaires, jusqu'à ce que le pouvoir accepte de prendre en charge nos revendications» dira-t-il. Pour Aliouat Lahlou qui dit ne pas nourrir d'illusions quant à la rencontre qu'il va avoir avec le chef de cabinet de la wilaya, tant ce dernier leur a toujours fait savoir que leurs revendications relèvent des plus hautes autorités du pays, «les actions se poursuivront jusqu'à ce que le pouvoir accepte un statut pour notre corps de la garde communale». Un statut qui reconnait les sacrifices de ce corps, avec tous les avantages y afférents comme les indemnités pour les gardes communaux blessés, les pensions pour les veuves et ayants droit, la réintégration pour ceux qui étaient injustement licenciés, etc. Pour notre interlocuteur, «si les pouvoirs publics avaient un brin de volonté pour la prise en charge réelle de cette frange de la société, ce corps qui avait été aux côtés des autres corps dans la sauvegarde de la République durant les dures années noires du terrorisme ; si le pouvoir avait au moins du respect pour les centaines de martyrs de ce corps, des gardes communaux qui se comptaient parmi les meilleurs fils de l'Algérie et qui sont tombés au champ d'honneur en se sacrifiant pour que des millions d'Algériens puissent dormir chez eux tranquillement et sans peur d'être égorgés ou mutilés ; si le pouvoir avait cette volonté, il aurait réglé le problème des gardes communaux depuis bien longtemps déjà». «Sinon, si le pouvoir actuel, nos politiques ne savent plus comment s'y prendre, ils n'ont qu'à suivre l'exemple des responsables militaires qui viennent de répondre favorablement aux revendications des rappelés. Des rappelés qui ont été mobilisés pendant huit mois supplémentaires, alors que les gardes communaux ont été pour la plupart mobilisés et avec des moyens et un salaire dérisoires pendant une dizaine d'années, voire quinze ans pour d'autres» dira enfin et avec ironie Aliouat Lahlou. A bon entendeur salut !