Seuls quatre clubs de la Ligue 1 algérienne de football, à savoir le MO Béjaïa, le CS Constantine, le NA Hussein Dey et l'USM El Harrach, échappent encore à la sanction du huis clos dont ont écopé cette saison les 12 autres formations de l'élite, dans une tentative de la Ligue de football professionnel (LFP) d'endiguer la violence dans les stades. Il ne se passe pas d'ailleurs une journée de championnat sans comptabiliser un ou plusieurs matchs tenus sans la présence du public, mais sans pour autant que cette mesure ne donne encore ses fruits, selon les observateurs. L'USM Alger est entrée «dans le rang» en écopant de sa première sanction du genre après avoir établi un record en la matière. Les Rouge et Noir n'ont pas été privés de leurs fans tout au long de l'exercice dernier, avant que la LFP ne lui impose le huis clos lors du prochain derby contre le MC Alger, comptant pour la 26e journée du championnat. Un verdict prononcé lundi soir. Les deux équipes, dont les confrontations sont attendues par les férus des derbies, avaient déjà livré leur match aller cette saison devant des tribunes du stade Omar-Hamadi affreusement vides (victoire de l'USMA 1-0). C'est la première fois donc dans l'histoire que les deux formations voisines s'affrontent à huis clos en aller-retour dans une seule saison. D'autres derbies ont connu jusque-là le même sort, à l'image de CR Belouizdad-USM El Harrach et MC Oran-ASM Oran, pour ne citer que ceux-là. Les spécialistes sont unanimes à qualifier de «désolant» le spectacle offert dans de telles conditions. Les rendez-vous en question sont tout simplement vidés de leur sens, perdant toute leur saveur. Au train où vont les choses, le football algérien n'est pas encore prêt à sortir de l'auberge. La preuve : avant d'affronter l'USMA à huis clos, le MCA livrera vendredi prochain son cinquième match cette saison sans son public. Il s'agira aussi d'un autre derby face au CR Belouizdad dans le cadre de la 25e journée. Une situation qui a fini par sortir de ses gonds l'entraîneur portugais du Doyen, Artur Jorge, lequel a dénoncé cette mesure. «Je ne comprends rien à ces décisions de huis clos. Le football est avant tout un spectacle qui se joue en présence du public. Il est temps de songer à une autre option pour endiguer la violence dans les stades. Le huis clos n'a rien changé dans le cours des choses», a déclaré le champion d'Europe avec le FC Porto en 1987.