L'UGTA est entr�e de plain pied dans le dossier de la privatisation et entame ainsi la derni�re ligne droite, avant qu'elle ne tranche d�finitivement la question. Pour cela, une r�union de son �tat-major, en l'occurrence les secr�taires g�n�raux de f�d�ration et de wilaya, est programm�e pour le 2 f�vrier et sera suivie d'une autre aussi importante que cette derni�re, en l'occurrence celle de la commission ex�cutive nationale. Celle-ci devait se tenir dans la premi�re quinzaine du mois prochain, soit � quelques jours de la tenue de la tripartite, dont la date n'est pas encore arr�t�e d�finitivement par le gouvernement. En tout cas, c'est ce qui a �t� d�cid� hier lors de la r�union du secr�tariat national de l'UGTA, qui s'est tenue sous la pr�sidence du secr�taire g�n�ral Abdelmadjid Sidi Sa�d au si�ge de l'Institut national du travail et de g e s t i o n (Intag) d'El Achour. La r�union qui a v a i t essentiellement pour ordre du jour deux th�mes, "Enrichissement du d�bat autour du dossier de la privatisation" et "La pr�paration de la comm�moration du double anniversaire de la cr�ation de l'UGTA et de la nationalisation des hydrocarbures", a �t� marqu�e par une longue intervention du patron de la Centrale syndicale qui a proc�d� � une �valuation de la situation "� la lumi�re des mutations socio-�conomiques du pays." L'intervention de Sidi Sa�d �tait suivie par celle de Badreddine Mohamed Lakhdar, secr�taire national charg� des questions �conomiques, qui a pr�sent� un expos� de la situation � la lumi�re des diff�rents rapports transmis par les f�d�rations � son d�partement. Des rapports qui concernent les dix-huit f�d�rations dont les secteurs d'activit� sont directement concern�s par la privatisation . Toutefois, il n'en demeure pas moins que le ton du discours tenu par Sidi Sa�d lors de son intervention devant les membres de la direction nationale de l'UGTA trace d'ores et d�j� le contour de ce que sera la position qu'aura � adopter l'UGTA vis-�-vis de la question de la privatisation des entreprises publiques. En effet, le secr�taire g�n�ral de l'UGTA s'est d�clar� "favorable aux privatisations si elles pr�servent les droits sociaux des travailleurs." En d'autres termes, il fera savoir implicitement que la Centrale syndicale "soutient le principe de la privatisation des entreprises en tant qu'�l�ment de croissance �conomique et non comme moyen de d�sengagement social de l'Etat ou de d�lestage de son r�le de d�fenseur des droits sociaux des travailleurs". Par droits sociaux "garantis par l'Etat", M. Sidi Sa�d entend notamment la pr�servation de l'emploi dans les entit�s privatis�es, le renforcement de la protection sociale des employ�s ou encore le "respect des libert�s syndicales" � l'int�rieur des entreprises quel que soit leur statut. En somme, selon lui, "la privatisation n'est plus un enjeu dans le d�bat. C'est une donn�e mondiale et une question �conomique qu'il faut ramener � sa dimension �conomique" tout en �mettant le vœu que le pacte �conomique et social qu'il entend d�battre avec le gouvernement et le patronat devienne "une r�alit� � moyen terme". A ce sujet, on indique que la prochaine tripartite sera notamment caract�ris�e par cette importante �ch�ance, d'autant plus, at- on appris de source s�re, que le chef du gouvernement rencontrera aujourd'hui au si�ge du Palais du gouvernement une d�l�gation des repr�sentants du Forum des chefs d'entreprise (FCE). Ceci �tant, la question principale qui se pose au niveau de l'UGTA est celle de savoir si les repr�sentants des travailleurs au niveau de la base, en l'occurrence les f�d�rations et les unions de wilaya, donneront le premier feu vert � Sidi Sa�d en attendant la tenue de la r�union de la CEN. La r�ponse � cette question d�terminera, en effet, la marge de manœuvre de Sidi Sa�d dans la perspective �ventuelle d'un t�te-�-t�te avec le chef du gouvernement. Mieux, "l'intervention" de ce dernier dans la maison UGTA sur cette question pr�cise que la privatisation sera d'un grand apport, "pour argumenter et expliquer les objectifs de sa d�marche de r�formes �conomiques." En attendant cela, l'ann�e 2005 s'annonce d'ores et d�j� tr�s rude pour l'UGTA. Sa survie, sa cr�dibilit�, voire son red�ploiement dans le nouveau contexte �conomique et social sont tributaires de sa capacit� de n�gocier le dernier virage avant d'entamer la derni�re ligne droite.