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Le bâtonnier d'Oran réagit aux accusations des quatre avocats en grève de la faim : «Je suis disposé à statuer sur le transfert de ces avocats vers d'autres barreaux»
Ce jeudi, le bâtonnier d'Oran, Me Houari Wahrani, a tenu un point de presse au niveau de la cour d'Oran, entouré et soutenu par les membres du conseil de l'Ordre. Depuis le 22 avril 2015, quatre avocats du barreau d'Oran ont entamé une grève de la faim au siège du mouvement démocratique et social à Alger, afin de «susciter l'intérêt des pouvoirs publics» pour ce qu'ils estiment être un «arbitraire sans précédent dans la carrière de l'avocat en Algérie». Les grévistes avaient exposé à plusieurs occasions des accusations envers le bâtonnier d'Oran, ce dernier n'avait jusque-là pas réagi. Jeudi ce fut le grand déballage, rendant toute cette affaire encore plus complexe. Sans grande surprise, Me Houari Wahrani rejette toutes les accusations dont l'accablent les quatre avocats grévistes. Prenant le temps d'évoquer chacun d'entre eux au cas par cas, en présentant preuve à l'appui précise-t-il, en exhibant à chaque fois les jugements contre chacun pour «vous prouver que je ne suis pas celui que l'on décrit, ni un voleur, ni un "hagar" injuste, chaque suspension ou radiation est justifiée et avec preuve à l'appui. Je suis en conformité avec la loi concernant les quatre gréviste de la faim». Concernant plus précisément le cas de Me Souad Belkacem Sadoun, l'intervenant dira avoir été contacté au mois d'avril par le procureur général qui voulait savoir s'il est vrai qu'elle avait demandé d'être transférée ailleurs qu'à Oran. «Je lui ai répondu ce sera avec grand plaisir puisqu'ici, nous n'en voulons plus après qu'elle soit entrée en prison et condamnée, elle nous a fait honte, on ne peut pas la garder. Le jour de son transfert ailleurs, nous l'escorterons avec un cortège composé des 31 membres du conseil de l'Ordre». Concernant l'accusation de malversation et de mauvaise gestion des comptes du barreau d'Oran, Me Wahrani déplore le déballage à l'international «Ok pour Me Naït Salah Belkacem, je suis accusé de tout cela ? Qu'il me dénonce au DRS comme il l'a fait, au président, au ministre de la Justice... mais pas à l'ONU, ni à Genève, encore moins à tous les barreaux à l'étranger avec qui nous avons des jumelages ; c'est l'image de l'Algérie qu'il salit en faisant cela». Pour Me Wahrani, les quatre grévistes ont entamé cette grève de la faim pour trois raisons : «Faire pression à l'approche de l'échéance de la séance de la commission mixte qui doit statuer sur leurs cas les 26-27 mai prochain». La seconde raison selon le bâtonnier d'Oran, est en lien avec les prochaines discussions qui auront lieu fin mai entre l'Algérie et le comité européen et certaines ONG qui veulent mettre sur le tapis le problème des droits de l'Homme, celui des agréments des partis politiques et l'interdiction de la marche à Alger. Troisième point : «Ce pseudo-président de la ligue des droits de l'Homme, M. Boudebouz Salah, a dit qu'ils vont contacter Reporters sans frontière. L'avocat français qui voulait plaider pour Chami dans l'affaire Est-Ouest et dont l'accord de plaider lui avait été refusé par Me Selini, bâtonnier d'Alger, eh bien, ce Boudebouz a contacté cet avocat français qui est également président de Reporters sans frontière pour prendre "sa revanche" en revenant en Algérie pour traiter du dossier des droits de l'Homme», dira Me Wahrani, bâtonnier d'Oran. Concernant le rôle de l'Union nationale des bâtonniers d'Algérie à propos des grévistes de la faim, l'intervenant dit avoir été informé que suite à la visite des membres de l'Union aux grévistes de la faim, un engagement avait été pris pour solutionner leurs cas, ou sinon procéder à leurs transferts vers d'autres bâtonnats. Ce que les concernés avaient accepté, dit-il. «Sauf que moi, à ce jour, je n'ai reçu aucune demande de leur part dans ce sens. Le barreau d'Oran est disposé à statuer à tout moment sur toute demande de transfert vers d'autres barreaux. Je vous le dis, si je reçois ces demandes aujourd'hui, je convoque les membres du conseil pour statuer et nous ferons un cortège pour déposer chacun au bâtonnat choisi.»