La ministre de l'éducation nationale déclarait jeudi que la plupart des intendants ont repris le travail. «Faux», répond le président de la commission des intendants. Selon Mustapha Nouaouria, la grève des intendants se poursuit en absence de réponse favorable aux revendications soulevées. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) Reprise du travail chez les intendants ou toujours en grève ? Les deux parties en conflit, le ministère de l'éducation nationale et les intendants, se contredisent. Au moment où la tutelle répond par l'affirmative, les grévistes, eux, par contre soutiennent que leur mouvement de protestation se poursuit. La ministre de l'éducation nationale, selon des déclarations reprises par l'APS, affirmait que la plupart des intendants qui étaient en grève ont repris le travail, et appelle ceux qui protestent encore, à reprendre le travail, seule condition, avertit-elle, pour ouvrir le dialogue sur la plateforme de revendications. Mustapha Nouaouria président de la commission des intendants remet en cause ces déclarations et affirme que le mouvement de protestation se poursuit. «Nous n'avons toujours pas eu gain de cause», affirme-t-il. A Benghebrit, qui dit n'avoir fait qu'appliquer la loi en recourant à des ponctions sur les salaires des grévistes, Nouaouria fait une mise au point en affirmant que la loi interdit des ponctions allant jusqu'à 30 jours. La loi, dit-il, stipule que l'on ne peut pas prélever au-delà de 30% des salaires des grévistes et la procédure doit être appliquée en concertation avec la partie concernée pour décider d'un échéancier. Selon le syndicaliste, c'est un fait inédit en Algérie. «Jamais un département n'a eu à prélever 30 jours sur les salaires des grévistes», dit-il. En grève depuis le 8 septembre dernier, les intendants exigent la prime de l'indemnité d'expérience pédagogique, comme principale revendication. «Depuis 1991, le statut particulier de l'éducation fait référence à l'indemnité d'expérience pédagogique. Seulement, les intendants ont été exclus et ne bénéficient pas de cette prime bien qu'ils soient dans la pédagogie», explique le syndicat. Ils revendiquent aussi la prime de responsabilité et de caisse, l'intégration des deux corps ASE (adjoint du service économique) et ASEP (adjoint du service économique principal) au grade de sous-intendants et la révision de l'arrêté 829 qui définit les prérogatives et fonctions des intendants. Selon la commission des intendants, cet arrêté se contredit avec la loi 90-21 relative à la comptabilité publique qui stipule, entre autre, que la responsabilité des inventaires est liée à l'ordonnateur alors que l'arrêté confie cette tâche à l'intendant. Depuis le début du débrayage, les intendants ont été reçus à deux reprises au ministère de l'éducation nationale pour trouver une solution aux problèmes à l'origine de la protestation. Les deux parties n'arrivent toujours pas à trouver un terrain d'entente. Selon le président de la commission des intendants, une troisième rencontre est prévue avec la tutelle et dont la date n'est pas encore fixée. Les grévistes posent au préalable la prise en charge de leurs revendications pour la reprise du travail.