La sortie à multiples messages, jeudi dernier, du revenant Ahmed Ouyahia à la tête du RND, n'a pas été pour susciter l'indifférence, notamment parmi l'opposition à laquelle il a tout simplement fermé les portes. M. Kebci -Alger (Le Soir)- Tout le contraire puisque le président du MSP affirme tout de go que c'est «plus le directeur de cabinet du président de la République qui a parlé que le nouveau patron du RND» lors de sa conférence de presse animée jeudi au lendemain de sa succession en douceur à Abdelkader Bensalah. «Ouyahia a défendu le clan qu'il représente contre celui qu'incarne son compère du FLN, Amar Saâdani», a soutenu, hier vendredi, Abderezzak Mokri en marge de la cérémonie d'ouverture du 12e colloque international dédié au fondateur du MSP, Mahfoudh Nahnah. Pour appuyer son assertion, notre interlocuteur se réfère au démenti de Ouyahia, propos concernant les visions monarchistes prêtées au président de la République. «La précision de Ouyahia est une réponse à l'autre clan qui plaide pour cette option. Vous avez bien suivi Haïchour.» «Je ne pense pas que le peuple algérien soit un peuple monarchiste» et je ne pense pas que le moudjahid, qui s'est battu depuis l'âge de 16 ans pour ce pays, ait des visions monarchistes. Saïd Bouteflika n'est pas quelqu'un qui est en train d'agir en ce sens. Nous ne sommes pas l'Egypte» a, pour rappel, précisé Ouyahia fort-à-propos. Et ce niet catégorique de Ouyahia quant à l'option d'une transition démocratique prônée par l'instance de suivi et de concertation de l'opposition dont son mouvement est partie prenante. «Il est libre de dire ce qu'il veut», affirme Mokri, «invitons Ouyahia à des élections transparentes et on verra qui est représentatif et qui ne l'est pas. En tout cas, nous au MSP, nous ne nous considérons pas comme un parti saisonnier». Et dans son allocution d'ouverture de ce colloque de deux jours dont le thème générique est «approches de développement dans le monde : conditions de succès et raisons de l'échec», le président du MSP accuse le pouvoir en place d'adopter la politique de la terre brûlée et d'avoir raté nombre d'occasions, notamment ces dernières 15 années durant lesquelles 800 milliards de dollars ont été dépensés avec comme résultats, un taux de croissance ne dépassant les 4% et un réseau d'entreprises économiques qui n'atteint même pas les 600 000 unités loin des 1,2 million entreprises nécessaires pour sortir le pays de la dépendance des hydrocarbures. Plus encore, poursuit-il, 70% des salaires des travailleurs sont puisés des recettes pétrolières appelées à davantage de recul et sont incapables d'assurer les grands équilibres.