La ville d'El-Abiodh-Sidi-Cheïkh a célébré, le weekend dernier, le mawssim (rakb) de Sidi-Cheikh, connu sous le nom de Sidi-Abdelkader Ben Mohamed (Mouleshoul) 1532-1616. C'est une très grande fête «sacrée», à caractère aussi bien religieux que culturel et commercial, inscrite comme patrimoine culturel immatériel par l'Unesco en 2013. Originaire d'une honorable famille descendant du calife et compagnon du prophète, Abou- Bakr-Essedik, Sidi-Cheikh a appris le Coran dès son plus jeune âge et élargi ses connaissances en matière de Fiqh auprès d'éminents oulémas. Son érudition et sa sagesse firent de lui le sage de la tribu, à qui chacun recourait pour sa «baraka», ses prières et son savoir. C'est la Zaouia des Ouled Sidi-Cheikh qui organise chaque année ce grand rendezvous, dans une ambiance festive, à l'effet de joindre l'utile à l'agréable en assurant la restauration de tous les visiteurs, l'organisation de la fantasia, danses folkloriques traditionnelles et diverses activités commerciales. Le rakb a également pris depuis quelques années un cachet particulier, notamment la préservation des traditions et des coutumes issues des préceptes de l'islam. Le festival de la fantasia, appelé communément Elgoum, El-khil ou El-âlfa, divertissement équestre qui attire un grand public avide de ce genre de manifestation qui est constitué de plusieurs factions de aârch, venues de divers horizons. Les visiteurs se recueillent devant la tombe du saint patron dans sa qobba (mausolée), où, comme à l'accoutumée, une veillée religieuse - Selka, lecture des 60 versets coraniques - se tient à sa mémoire dans la nuit de jeudi à vendredi, alors que les baissers de rideaux se font le vendredi après-midi par une prière commune (Maârouf).