Ce mardi 23 juin, tous les regards seront braqués sur la cour de Blida. Ce jour, le tribunal criminel de cette instance judiciaire prononcera son verdict dans l'affaire de Khalifa Bank. Ainsi, après un mois et dix jours de débats, l'heure de vérité est arrivée. Contrairement au procès de 2007, le procès en appel après cassation auprès de la Cour suprême de l'affaire Khalifa Bank n'a duré cette fois-ci qu'une quarantaine de jours. Lors du premier procès, où le principal mis en cause avait brillé par son absence, le procès a duré 62 jours. Mais en attendant le verdict prévu au milieu de la semaine prochaine, les membres du jury composant le tribunal criminel doivent répondre à 1 400 questions concernant les chefs d'inculpation retenues contre les 71 mis en cause dans cette affaire. Sur ce point précis, la même instance judiciaire doit répondre à 600 questions au seul principal inculpé, en l'occurrence Moumène Khalifa. Selon des comptes-rendus de presse, Abdelmoumène Khalifa et quinze autres personnes sont concernés par 924 questions relatives aux délits «d'escroquerie et d'abus de confiance». En 2007, le tribunal criminel avait répondu à 1500 questions qui avaient abouti dans leur totalité à «l'inculpation» des principaux inculpés dont Abdelmoumène Khalifa. Autre remarque, lors du premier procès, le tribunal criminel a disposé d'une quinzaine de jours pour rendre son verdict, alors que pour celui de 2015, une dizaine vont subir à la même instance pour statuer sur l'affaire. La principale question qui reste posée est celle de savoir si le tribunal criminel sera «attentif» et «convaincu» des arguments avancés lors des plaidoiries de la défense ou alors il donnera suite aux demandes de l'accusation. Pour rappel, lors du procès de 2007, l'accusation d'association de malfaiteurs n'était retenue que contre Djamel Guellimi, inspecteur général de Khalifa Airways en France et directeur général de Khalifa TV, ainsi que Issid Idir Mourad, l'ancien directeur de l'agence Staouéli de la BDL, lesquels ont été condamnés respectivement à 15 ans et 12 ans de réclusion criminelle assortis d'une amende de 1 million de dinars. Dix ans de prison sont retenus contre Rahal Omar, le notaire, le seul condamné à avoir bénéficié des circonstances atténuantes. Enfin, il est à noter que le procès après cassation de l'affaire Khalifa Bank s'est ouvert le 4 mai dernier au tribunal criminel de Blida, huit années après le premier procès en janvier 2007 au niveau du même tribunal. Au total, 75 prévenus, dont 21 détenus en plus de l'accusé principal Abdelmoumène Khalifa, ont comparu pour la seconde fois lors de ce procès qui a vu, par ailleurs, la présence de plus de 300 victimes et parties civiles.