En succédant à Amara Benyounès à la tête d'un département qu'il connaît bien, Bakhti Belaïb semble avoir déjà une feuille de route bien tracée. S'il ne cache pas son intention de changer de cap en fonction de la conjoncture, le nouveau ministre du Commerce place parmi ses priorités la réorganisation du commerce extérieur, la promotion du produit local mais surtout le dossier de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Nawal Imés - Alger (Le Soir) - Ministre du Commerce sous Mokdad Sifi mais surtout à la tête de la délégation algérienne pour la première réunion du groupe de travail de l'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commence (OMC), le successeur de Benyounès arrive avec l'intention d'accélérer un processus en souffrance depuis des années. Si le dossier OMC figure parmi ses priorités, il n'est certainement pas le seul. Belaïb arrive dans une conjoncture très particulière au plan économique. Espérant être à l'abri des contre-coups de la brutale chute du pétrole, l'Algérie est forcée aujourd'hui de faire face à une drastique réduction de ses revenus en réajustant plusieurs de ses orientations économiques. Le nouveau ministre du Commerce ne s'en cache d'ailleurs pas. Le jour même où il prenait ses quartiers au niveau du ministère, s'il s'est engagé à poursuivre la politique des réformes engagées par son prédécesseur, il n'écarte pas de «changer de vision en fonction de l'évolution des données de la conjoncture». Belaïb aura également à gérer le dossier du commerce extérieur. Il estime d'emblée que les dispositifs mis en place en la matière sont non seulement «importants» mais doivent être «appuyés par d'autres». Lesquels ? Le ministre du Commerce n'a pas encore tout dévoilé de sa stratégie mais estimait lors de son installation que la liberté du commerce était un principe «irréversible» tout en insistant sur l'urgence d'interdire l'entrée des produits non conformes à loi sur le marché national. Une bataille qu'avait commencé à mener son prédécesseur. Le nouveau ministre hérite également du dossier des licences d'importations. Benyounès avait fait face à une véritable levée de boucliers lorsqu'il avait défendu ce dossier à l'APN. Les députés avaient, en effet, profité de la séance plénière consacrée au débat autour de ce projet pour tomber à bras raccourcis sur l'ancien ministre du Commerce avant que le texte ne soit, sans surprise, adopté. Il appartient désormais au nouveau ministre du Commerce de mener à terme ce projet. Idem pour celui de la promotion du produit national. Le département du commerce avait lancé une vaste opération de promotion en faveur du «consommer algérien». Son successeur reprend le flambeau considérant que l'acte commercial devait devenir un acte au service de la promotion de la production nationale dans une conjoncture de baisse des recettes en devises. Les commerçants, selon l'analyse du nouveau ministre, «développent encore des politiques qui assurent beaucoup plus la promotion des produits étrangers que des produits locaux». Une situation appelée à changer en améliorant les standards de la production nationale tout en facilitant l'investissement et en aidant l'acte de production. Ayant dirigé la première délégation de négociateurs en vue d'une adhésion de l'Algérie à l'OMC, le ministre du Commerce appréhendera ce dossier en connaissance de cause. Ce dernier est resté longtemps en souffrance. Plusieurs ministres ont eu à le gérer. Belaïb sera-t-il celui par qui il finira par aboutir ? Wait and see...