Cet été 2015, dans la seconde ville d'Algérie forte de 33 plages autorisées à la baignade, n'a été qu'une succession, jusqu'ici, de déconvenue pour les estivants. Passons la question du manque d'hygiène dans les établissements de restauration, la vente sur les trottoirs de produits de consommation périssables avec leurs corollaires, les intoxications alimentaires. Passons la saleté et les ordures sous un soleil de plomb aux quatre coins de la ville. Passons les embouteillages et bagarres au quotidien pour une place de stationnement. Le plus effarant est de se retrouver encore et toujours, quand on est vacancier, à la merci d'individus faisant du fait accompli la seule loi régnant sur le littoral oranais. Il en est ainsi de la question des solariums qui ont été interdits pour cet été suite à une décision du ministère de l'Intérieur, et qui donc s'adresse directement aux collectivités locales pour son application. Et pourtant à la mi-août, les estivants sont encore obligés d'obéir à la «loi des plagistes autoproclamés qui exigent entre 400 et 1 000 DA pour un parasol et des chaises. Un jeu du chat et de la souris se déroule devant les vacanciers entre gendarmes et plagistes. Ces derniers revenant une fois la patrouille éloignée. Pour autant, ce sont plus de 200 parasols et une soixantaine de chaises qui ont été saisis depuis le début de la saison estivale. Sur un autre plan, c'est le diktat des propriétaires d'appartements et de maisons sur la corniche, qui en dehors de toute réglementation, font de la sous-location. Les prix sont renversants et ne correspondent à rien, sur le plan de l'état des lieux des meublés, puisqu'il s'agit parfois de garage grossièrement aménagés. Là aussi, la seule loi du fait accompli est celle de l'offre réduite et des capacités hôtelières insuffisantes pour les classes moyennes notamment. Le précédent ministre du Tourisme avait promis de mettre fin à cette anarchie en règlementant et organisant ce phénomène. En attendant, un F3 se cède pour la saison à 20 millions de centimes, un autre est proposé à la journée pour 8 000 DA. Des bungalows pour 15 jours, 10 millions de centimes. Ce qui fait monter les enchères dans ce bizness hors taxes, ce sont les devises des émigrés qui, dit-on, «ne sont pas difficiles et paient sans problème». «L'offre de vacances» en Algérie est si faible de manière générale fait qu'en dépit des faiblesses et du manque de normes du secteur du tourisme, les Algériens sont légion à devoir se contenter de si peu pour si cher.