En cette période du mois d'août, Tenès connaît une animation festive exceptionnelle. C'est une véritable ruée vers cette ville côtière à partir de Chlef-ville et des wilayas de Tissemsilt, de Aïn Defla et même d'Alger. On peut dire que les estivants sont gâtés grâce à un bon programme concocté par le président de la chambre de l'artisanat, Abderrahmane Djerrah, le directeur de la culture, Namili Rachid et le P/APC de Ténès M. Lamamra. Les quelque 30 stands dressés par les artisans ont attiré beaucoup de monde. Nourredine Chioune, marionnettiste connu de Chlef, a exposé des bibelots comme des tirelires en argile avec des motifs en peinture, des boîtes de khol confectionnées avec du bois de laurier rose, des porte-stylos, des coffrets décorés en céramique, des derboukas, des pots de fleurs et des abat-jours... L'artiste Belkacemi Ali a séduit les visiteurs par ses bonzai fabriqués avec du fil galvanisé, et chaque pièce est liée à une idée philosophique : la solitude, le bonheur, la vieillesse, la détresse. Ces œuvres d'art demandent jusqu'à 2 400 m de fil traité, sans aucune soudure et sont animées par des leds jaunes, rouges, verts reliés à des batteries de portable. Un régal pour les yeux. Il utilise aussi des calebasses sur lesquelles sont dessinés des animaux (des paons...). Le peintre Tounsi Mustapha, lui, utilise 85 couleurs de sable (il en existe 800) pour ses tableaux. Avec ce produit et du ciment blanc, il met au point des merveilles de cascades et de palmiers. Ses tableaux de sable contiennent un petit néon qui par sa lumière ajoute au charme de l'œuvre. Tous les monuments de Ténès sont représentés. M. Tounsi nous apprend que le sable noir est très difficile à trouver. Il faut se déplacer jusqu'à Béchar. Il compte créer une école de 300 élèves pour leur transmettre son art. On peut aussi citer le stand de Djouadi Mohamed pour la sculpture sur bois, celui de Mme Abrous pour les robes traditionnelles de Chlef et Abdou Marabou pour ses fontaines décoratives. Un grand moment de musique pour ces soirées ténésiennes, ce sont les concerts de musique andalouse exécutés par le magnifique orchestre El Othmania qui ont drainé beaucoup de monde. Rappelons que cette troupe de musique andalouse El Othmania qui appartient à l'association éponyme, existe depuis 2005 et a été créée par cheikh Hamdid et Henni dit Kaddour. Quant à l'école, elle a démarré en 2006 avec deux paliers : les débutants, classe tenue par Allal Houria (fille de Cheikh Hamdid) parallèlement à ses études de psychologie, la classe supérieure, dirigée par cheikh Hamdid. L'orchestre exécute surtout des œuvres du patrimoine et des morceaux de cheikh El Ghafour. La création de cette association a été motivée par le fait que les initiateurs ont été bercés par la musique andalouse ancestrale de la ville de Ténès, MM. Moussaoui Djillali et Spahis qui se dévouent corps et âme, avec cheikh Hamdid (qui enseigne bénévolement la musique depuis 10 ans) pour hisser la musique andalouse vers le haut. Le parcours est éloquent. L'association a des échanges avec Fen El Assil de Khemis Miliana et Nedjma de Blida. Elle a participé aux festivals Sanaâ d'Alger en 2010, 2012 et 2014 après présélection. Maâmar Toualbia, secrétaire général et percussionniste de la troupe, tient à préciser que sa formation a pris part à la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique» en 2012 et a sillonné plusieurs villes comme Tipasa, Cherchell, Sidi Bel-Abbès, Tlemcen, Bordj Bou-Arréridj, Khenchela, Béjaïa... Le 2 juillet 2015, l'orchestre s'est produit dans le cadre de «Constantine capitale de la culture arabe». Le 24 juillet, la troupe a partn icipé au Festival national du malouf où le percussionniste Benameur Abdelkader a obtenu le Premier prix. MM. Moussaoui et Spahis participent au succès de ce groupe et travaillent bénévolement depuis 2006 par amour pour la musique andalouse. Chaque année, l'association organise les Journées de la musique andalouse qui en sont à leur quatième édition, dans le but de pérenniser ce patrimoine musical. La révélation de cet orchestre, c'est une chanteuse d'un niveau excellent, il s'agit de Allal Houria (1er prix de la voix feminine de la musique chaâbi). Il y a aussi Tahar Mansour Aïcha (1er prix de la voix feminine du jury) ai nsi que les voix d'or de Doria Abriche et Benameur Lila. L'avenir pour elles est prometteur. Des éléments masculins aussi émergent du lot comme Allal Mohamed (fils de cheikh Hamdid) et Zakaria Mabrouk qui sont des virtuoses violonistes, Fouad Mendil (violon), Fekiri (oud) et Sid Ali Masrati (mondole). Au théâtre de Verdure, se sont produits des chanteurs de variétés et ont été présentés des sketches, notamment par des membres de «Journal el Gosto» et Mokrane Wassila dite «Capsula» qui a produit un sketch concernant l'homme algérien qui aime sa mère par-dessus tout.