Votée le 5 mars 2015 par l'Assemblée populaire nationale (APN), la loi criminalisant les violences faites aux femmes n'est pas encore débattue pour son adoption au niveau de la chambre basse du parlement. Ce retard n'est pas du goût des associations de défense des droits des femmes qui se sont constituées en collectif. Ce dernier estime que «cette loi est nécessaire car elle doit redire haut et fort que l'exercice de violence contre les femmes constitue un délit particulièrement grave, car elle détruit la société». Dans un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction, ce collectif qui regroupe, entre autres, le réseau Wassila aide aux femmes et enfants victimes de violence, l'association FEC (femmes en communication), l'association SOS enfants en détresse (Tiaret) et l'association Amusnaw ( Tizi-Ouzou), l'association SOS femmes en détresse, a rappelé d'emblée qu'«il y a exactement une année, un conseil des ministres présidé par le président Bouteflika, proposait la loi criminalisant les violences faites aux femmes». «Cette loi était attendue par les victimes et demandée depuis des années par les associations de femmes, témoins quotidiennement des dégâts occasionnés par cette violence, aux victimes directes comme à leurs enfants», soutient-il, et de déplorer le retard pris au niveau du Sénat. «Une année s'est écoulée, et bien que la loi ait été votée le 5 mars 2015 par l'Assemblée populaire nationale, elle n'a pas été adoptée par le Conseil de la nation. Pourtant, le nombre de décès augmente, la liste des victimes s'allonge, les traumatismes s'exacerbent, mais le problème n'a pas semblé prioritaire pour les membres du Conseil de la nation et le gouvernement, qui semblent ainsi considérer que la protection des femmes peut attendre encore», s'indigne la même source. Et de noter plus loin que «la violence observée dans la société, dans tous les secteurs, que ce soit à l'école, dans les stades, dans les rues, trouve sa source dans la violence contre les femmes au sein de la famille, violence qui n'a jamais été sanctionnée ni prévenue par les autorités publiques». «La volonté de combattre la violence dans la société ne peut donc faire l'économie d'actions contre toutes les formes de violence faites aux femmes», ajoute le communiqué. «Le président du Conseil de la nation s'est engagé à faire débattre de la loi, comme toutes les autres lois en attente, à la session d'automne 2015. Les associations resteront mobilisées et vigilantes pour que les victimes bénéficient de la protection de l'Etat», peut-on lire plus loin.