La 40e édition du Festival international du film de Toronto s'ouvre demain jeudi 10 septembre, et se prolongera jusqu'au 20 septembre. Au programme figurent 289 longs métrages et 110 courts métrages, parmi lesquels le film Maintenant ils peuvent venir de Salem Brahimi. Le film représentera l'Algérie. C'est surtout un juste retour des choses que ce long métrage soit présenté dans le cadre de ce festival canadien — considéré aujourd'hui comme le deuxième événement cinématographique de la planète, juste après le Festival de Cannes — alors même qu'il est «ignoré» par les distributeurs en France. Maintenant ils peuvent venir sera projeté à trois reprises lors de la manifestation. Salem Brahimi, producteur et déjà auteur d'un documentaire sur l'Emir Abdelkader, signe ici son premier film de fiction en tant que réalisateur. Il en est également le coproducteur (avec Costa-Gavras). Maintenant ils peuvent venir est adapté du roman éponyme d'Arezki Mellal, auteur avec qui Salem Brahimi a écrit le scénario de ce long métrage tourné en Algérie et en France en 2014. mais le film a rencontré toutes les difficultés pour trouver un distributeur en France, en 2015 (ce que Costa Gavras a dénoncé et qualifié de «censure économique»), malgré le fait qu'il était attendu avec intérêt par le public et par la critique. Amazigh Kateb, Rachida Brakni et Farida Saboundji se partagent l'affiche de ce film d'une durée de 95 minutes. L'histoire se passe durant la période tragique des années 1990 en Algérie... Extraits du synopsis : «Fin des années 1980. Les idoles vacillent en Algérie comme ailleurs (...). Pour Nouredine, la première idole à déboulonner est la mère. Un combat perdu d'avance. Nouredine épousera la belle et sexy Yasmina sur injonction. C'est une tragédie grecque qui vibre au rythme des fraternités et compagnons de route de Nouredine. Un voyage de résistance et de poésie. Douleurs méditerranéennes mouillées de sensualité, de sang, de larmes, mais aussi d'humour et de sourires. Nouredine et Yasmina avanceront dans une société qui vacille sous l'absurdité, s'enfonce dans le fanatisme.» Maintenant ils peuvent venir est présenté dans la section World Cinema Program du TIFF (en anglais, l'acronyme du festival) aux côtés de nombreux autres films de cinéastes venus du monde entier. Il faut savoir que le Festival de Toronto (ou la Ville Reine) est devenu un rendez-vous incontournable pour le monde du cinéma. C'est aussi un énorme marché du film et même une rampe de lancement pour les productions américaines, les prochains prétendants aux oscars y trouvant là le meilleur des tremplins. C'est devenu une tradition : de nombreux candidats potentiels aux oscars tiennent à être présents dans l'une ou l'autre des deux sections les plus «mainstream» et glamour du TIFF : les sections Special Presentations et Gala. Pour cette 40e édition, une belle brochette de films est d'ailleurs attendue au programme. Les œuvres sont très variées et, parmi les plus attendues, on peut citer Seul sur Mars de Ridley Scott, Stonewall de Rolland Emmerich, The Program de Stephen Frears, Legend de Brian Helgeland, Ma Ma de Julio Medem ou The Danish Girl de Tom Hooper.