En novembre et décembre prochains, Alger accueille trois événements culturels entièrement dédiés au septième art : le Festival du film maghrébin, les Journées cinématographiques d'Alger et le Festival du film engagé. Pour les cinéphiles, de tels rendez-vous avec le cinéma sont une véritable bouffée d'oxygène. Non seulement cela constitue une belle opportunité de découvrir de nouveaux films qu'il leur est impossible de voir par ailleurs, mais c'est aussi l'occasion de rencontrer des cinéastes venus du Maghreb et des quatre coins du monde présenter leurs œuvres. Il faut dire que le public algérien est doublement frustré : en plus de l'absence de salles de cinéma, il lui est «interdit» de voir des films marocains, tunisiens et africains notamment. Tout simplement parce qu'il n'existe toujours pas de réseau de distribution à l'échelle maghrébine et africaine ! Hormis dans les festivals, ces films ne circulent donc pas hors des frontières des pays producteurs. Le grand public, lui, est déconnecté de tels rendez-vous à caractère événementiel et très limités géographiquement. Les trois prochaines manifestations, par exemple, ne pourront toucher qu'un certain public algérois et seront organisées au niveau de quelques salles fonctionnelles (toujours les mêmes). Mais au-delà de la réelle portée de ces carrefours cinématographiques — et qui ne peuvent occulter les vrais débats —, il serait malvenu de faire la fine bouche. En attendant des jours meilleurs, Alger se transforme, pour commencer, en capitale du film maghrébin. Il s'agit là de la toute première édition de ce nouveau-né qu'est le Festival culturel du film maghrébin. La manifestation va se dérouler du 3 au 8 novembre 2013, au niveau de la Cinémathèque d'Alger et de la salle El Mouggar. Les cinq pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye et Mauritanie) participent avec des longs métrages de fiction, des documentaires et des courts métrages de fiction qui seront en compétition dans les trois sections. Le prix Amayes d'or récompensera chaque meilleure production, après délibérations des trois jurys des concours. Quant à la 4e édition des Journées cinématographiques d'Alger (JCA), prévue à la mi-novembre, elle accueille des films et des cinéastes de plusieurs pays des quatre continents. Il y aura des concours, des conférences, des débats, des échanges d'idées et d'expériences avec des invités de renom, des ateliers... De nombreuses œuvres seront projetées en présence des réalisateurs. Pour mémoire, l'édition 2012 avait vu la projection d'une cinquantaine de films (documentaires, longs et courts métrages). Les JCA sont organisées par l'association A nous les écrans en collaboration avec le Centre national de la cinématographie et l'Office national des droits d'auteurs. Juste après les JCA, Alger renoue avec les cinémas du monde, cette fois avec le 3e Festival du film engagé qui est organisé début décembre. De quoi mettre du baume dans le cœur des cinéphiles.